Lorsqu’un patient se présente à notre consultation en vue d’être apparié en prothèse amovible, il est rare voir exceptionnel qu’il soit prés psychiquement et physiologiquement à subir les étapes de la restauration.
Définition :
La mise en condition est constituée par l’ensemble des préparations thérapeutiques destinées à placer le patient dans les conditions psychiques et physiques idéales pour recevoir une prothèse et s’adapter rapidement à elle.
Les différents types de mise en condition :
A- La mise en condition psychique :
La préparation psychique du malade avant toute réalisation prothétique est essentielle car garante la réussite de la prothèse.
La préparation psychique du malade se fait en étant très amical, intéressé par le passé et le devenir des patients à fin d’obtenir sa confiance, sa sympathie et par fois même son amitié.
Cette mise en condition psychique peut quelques fois nécessiter des moyens généraux tels que : la relaxation, la sophrologie, et la prothèse transitoire.
La prothèse transitoire est une prothèse destinée à améliorer les conditions anatomiques et physiologiques des structures buccales du patient à fin d’assurer à ce dernier une restauration esthétique, fonctionnelle et phonétique, elle à pour but de favoriser une insertion facile et une adaptation rapide.
B- La mise en condition tissulaire :
Le tissu de revêtement de la surface d’appuie ainsi que ceux des organes périphériques jouent un rôle important dans la rétention, et la sustentation des prothèses, dans l’établissement d’une dimension verticale correcte et enfin dans la restauration de l’esthétique comprimé sous d’anciennes prothèses mal équilibrées.
Les tissus sont déplacés, ils perdent leur épaisseur physiologique et leur élasticité qui sont des facteurs déterminants pour les qualités mécaniques et biologiques des restaurations prothétiques.
Rappel histologique :
La cavité buccale est recouverte d’une muqueuse constituée :
- d’un épithélium pavimenteux pluristratifié kératinisé.
- d’un chorion d’origine mésoblastique.
Etats pathologiques muqueux :
1- Hyper kératose :
On la voit surtout chez les édentés totaux non appareillés ou prothèse de bonne qualité, il s’agit d’un épaississement de la couche cornée.
2- Hypo kératose :
C’est un épithélium incomplètement évolué conséquence de foyers inflammatoires sous jacents.
3- Para kératose :
C’est la disparition de la couche cornée, c’est un état réversible.
4- Chorion :
C’est une inflammation très importante et des capillaires dilatés, il y à une formation oeudémateuse.
Définition :
La mise en condition tissulaire est une thérapeutique destinée à recréer une muqueuse histologiquement saine, et microbiologiquement équilibrée, ainsi qu’une surface d’appuie osseuse régulière, et apte à s’opposer par une orientation trabéculaire spécifique aux forces d’enfoncement de la prothèse.
La technique de mise en condition tissulaire :
La mise en condition tissulaire avant toute restauration prothétique amovible apparaît comme une nécessité majeure pour obtenir une restauration anatomophysiologique, mécaniquement et biologiquement durable.
Elle doit être réalisée grâce à une prothèse transitoire qui peut être réalisée à la suite d’une empreinte préliminaire ou bien du diplicata de la prothèse actuelle comme support du matériau de mise en condition.
Le matériau :
Il s’agit d’une résine acrylique (méthacrylate de méthyle) à prise retardée polymérisant lentement à une température ambiante, elle est issue d’un mélange liquide et poudre.
- la poudre : un mélange de copolymère d’acrylate d’éthyle et de méthacrylate de méthyle (formule proche de celle des résines).
- le liquide : une solution alcoolique d’un plastifiant : le Dibutyl phtalate.
Exp : conf dent, co-confont, hydrocast.
La préparation du matériau :
Le matériau s’obtient en mélangeant un volume de liquide pour un volume 2/3 de poudre dans un godet prévu à cet effet, le mélange est rendu homogène par une courte spatulation.
Technique :
- verser le mélange sur l’intrados de la prothèse avec beaucoup de précautions en raison de sa fluidité.
- attendre 2 à 3 minutes à fin que cette fluidité tend à disparaître et à être remplacée par une viscosité idéale à des fins thérapeutiques.
- insérer la prothèse qui doit être dirigée, centrée, et maintenue sans aucune pression par le praticien.
- demander au patient de fermer la bouche à fin d’obtenir un repos musculaire pendant 1 à 2 min.
- demander au malade d’ouvrir la bouche progressivement et de déglutir sans effort avec le minimum de pression sur la prothèse, l’occlusion est vérifiée et la phonation est contrôlée.
- ensuite entamer une discussion de 10 à 15 min avec le malade à fin de modeler le matériau, puis retirer la prothèse.
- la sensation de confort provoqué par le matériau plastique assurant la rétention par un joint périphérique agréable et idéal, contribue à une décontraction des organes périphériques et à une augmentation appréciable de l’espace passif utile réservé à la prothèse.
- par voie de conséquence, des extensions immédiates, souvent importantes sont enregistrées.
- plus la prothèse devient stable et confortable au cours des principales fonctions, plus les fibres musculaires cessent d’intervenir dans l’amélioration des qualités mécaniques de la prothèse, et plus l’espace neutre passif utile pouvant être occupé par la prothèse s’agrandit.
- parallèlement, il existe des zones de l’intrados, et de l’extrados ou des bords de la prothèse non recouverts du matériau laissant des zones de résines dures apparentes qui doivent être meulées.
- lorsque la DV est sous évaluée, rajouter une nouvelle couche de matériau sur toute l’étendue de l’intrados.
- on libère le patient que l’on revoit après 2 ou 3 jours, on constate que les tissus ont retrouvé leur épaisseur, leur coloration et une épaisseur physiologique.
- on renouvelle la technique et il apparaît d’autres zones d’extension à d’autres niveaux tel que : la région antérieure de canine à canine, la région rétro molaire sous mylohyoidienne.
- cette opération sera renouvelée deux fois par semaine pendant 45 jours jusqu’à obtention de résultats satisfaisants.
La mise en condition neuro-musculo-articulaire :
Indépendamment du respect des impératifs tissulaires, l’intégration bio fonctionnelle des prothèses adjointes complètes est directement dépendante de l’orientation du plan d’occlusion, et de la détermination des rapports inter arcades, et du schéma occlusal, du choix et le montage des dents.
L’indication de cet aspect particulier des traitements pré prothétiques est la conséquence d’un déséquilibre atteignant le système neuromusculaire ou l’ensemble neuro-musculo-articulaire.
Indications :
Elle est indiquée chez un porteur de prothèse inadaptée avec altération :
- d’ordre esthétique et phonétique intéressant la dimension verticale.
- d’ordre fonctionnel relatif à une mauvaise orientation du plan d’occlusion.
- stabilité de la prothèse à travers elle le calage de la mandibule dans une position de confort articulaire (relation centrée).
Les indications de mise en condition neuro-musculo-articulaire sont peu fréquentes en regard des patients jamais appareillés.
Traitement :
C’est la suppression des causes par l’élaboration d’une prothèse correcte sur le plan occlusal.
Conclusion :
L’importance des traitements pré prothétique chez l’édenté total n’est plus à démontrer, convenablement menés, ils conduiront à un traitement sans difficulté ou chaque obstacle est largement appréhendé et surmonté, à ce stade ne peut plus venir s’opposer à l’intégration définitive de la future prothèse adjointe complète.
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