C’est en
1925 que fut présenté, au cours d’une conférence à New London (Connecticut) L’appareillage orthodontique connu sous le nom d’
Edgewise par son inventeur le docteur
E.H. Angle, un orthodontiste qui a consacré toute sa vie à la recherche d’une technique pour traiter ses patients en rétablissant une
occlusion aussi proche de l’occlusion idéale.
· ANGLE mène de longues recherches et de patientes expérimentations
cliniques pour améliorer “l’appareillage”, l’Edgewise était l’aboutissement de ses dernieres. Le chemin parcouru en vingt années d’amélioration continue est jalonné d’étapes intéressantes :
· En 1900 après avoir proposer la classification des rapports inter-arcade, il inventa la technique qui appela « La technique de l’arc E ou arc d’expansion » il s’agissait d’un arc vestibulaire rond d’un diamètre de 9/10° mm (.036inch). Ses extrémités filetées portaient des écrous pénétrant dans des tubes soudés sur des bagues scellées sur les premières molaires. Les dents étaient directement liées à l’arc par des ligatures métalliques. L’allongement de l’arc au moyen d’écrous permettait une expansion suffisante pour mettre les dents en alignement ;
« Expansion arch »
***Malgré l’alignement obtenu par cette technique mais le résultat est jugé insuffisant puisque les axes des dents présentaient une vestibulo-version anormale.
· En 1912, il créa une autre technique de traitement susceptible de combler les lacunes de la première il la nomma alors : « Contention travaillante ou Tube and pins appliance ».
Il s’agit d’un assemblage tenon-tube vertical. Toutes les dents sont bagués et munis de tubes verticaux, qui reçoivent des tenons soudés à un arc élastique. Les tenons sont dessoudés et ressoudés dans des positions différentes en fonction des mouvements à produire.
Le contrôle des racines est possible mais le système s’avère extrêmement compliqué à mettre en œuvre pour des résultats généralement décevants.
L’impossibilité de correction des rotations et surtout la limitation de la liberté des mouvements dentaires désirés.
« Tube and pins appliance »
- En 1915, le Dr ANGLE a créé une nouvelle technique, nommée « The ribbon arch ou arc ruban » dont la spécificité demeure dans l’arc vestibulaire qui est devenu un arc plat, plus large dans les sens occluso-gingival, mais la grande nouveauté de ce système était le moyen de fixation de cet arc aux bagues qui se faisait pour la première fois par l’intermédiaire d’un « Bracket ». Ce dernier est ouvertes vers le bas et destinées à recevoir l’arc que l’on insère de bas en haut.
« The ribbon arch »
Ce système a été apprécié par de nombreux auteurs mais pour Mr. Angle son utilisation s’avère limité, Car, malgré ses grandes possibilités, ce système ne satisfaisait pas deux grands impératifs que Dr Angle exigeait d’un appareil orthodontique :
- La capacité de déplacement mésial et distal des dents parallèlement à leurs axes.
- La capacité de solidariser des groupes de dents de façon suffisamment rigide pour servir d’ancrage à une force destinée à déplacer une dent ou groupe de dents.
C’est pour répondre à toutes ces exigences qu’une nouvelle technique fut présentée en 1925 lors d’une conférence à New London par son auteur E. Angle comme « The latest and the best in orthodontic mécanisme » c’est-à-dire « Le dernier et le meilleur des mécanismes orthodontique », elle fut publiée à partir de décembre 1928 dans plusieurs numéros consécutifs du « Dental Cosmos »*.
« L’Edgewise appliance »
II. Définition :
L’Edgewise est une technique multi-attachements qui fut créé pour répondre aux exigences de certains mouvements orthodontiques impossibles à réaliser par les techniques déjà existantes. Ce n’est pas une méthode de traitement mais un système mécanique qui permet des déplacements dentaires contrôlés.
Le terme Edgwise s’explique par le fait que le fil rectangulaire s’insère dans la lumière du bracket par son côté le plus étroit (edge=bord, wise=mince).
III. Description de l’appareillage Edgewise :
L’Edgewise est un appareillage orthodontiques amovo-inamovible. Il comporte des éléments fixés sur les dents, qui leur transmettent les forces de déplacement, et des éléments interchangeables qui, une fois attachée aux éléments fixés, sont générateurs de ces forces.
Quand l’Edgewise a vu le jour, tout est encore en or ou en maillechort, le fil comme les attaches. Les attaches se déforment sous la pression du fil. Les bagues s’adaptent avec des vis de serrage, l’ensemble est “un peu trop mou”… mais très rapidement l’acier inoxydable aux qualités mécaniques bien supérieures a remplacé l’or dans leur fabrication.
1. Eléments fixes :
Ce sont les attachements orthodontiques principaux et accessoires ainsi que leurs supports.
A. Les supports :
Ils permettent de rendre les attachements orthodontiques solidaires des dents. Ils sont de deux types : les bagues scellées et les bases collées ;
· Les bagues scellées : elles peuvent être confectionnées ou préfabriqués.
- les bagues confectionnées : sont formées sur les dents elles-mêmes à l’aide de pinces spéciales, à partir de ruban d’acier inoxydable (ébauches précoupées et galbées en fonction du type de la dent). Une fois ajustées, les bagues sont soudées électriquement par points et reçoivent leurs attachements.
- - les bagues préfabriquées : ce sont des bagues qui portent déjà leurs attachements. Il existe un coffret d’assortiment de bague correspondant aux différentes dentsà maxillaire ou mandibulaire et leur taille.
***Ces bagues (préformée) doivent satisfaire aux qualités suivantes :
§ pouvoir s’adapter aussi intimement que possible à la morphologie dentaire.
§ permettre une sertissure des bords occlusaux et cervicaux.
§ être stables, c’est-à-dire résister à tout mouvement de bascule ou
d’enfoncement avant même d’être scellées.
§ avoir le minimum d’épaisseur interproximale, tout en ayant suffisamment de rigidité pour résister aux forces occlusales,
§ éviter sur tout leur pourtour de léser l’attache gingivale.
· Les bases collées: ce sont de bases métalliques directement collées sur les dents par leurs faces internes qui portent des microalvéoles ou un treillis métallique soudé, par le biais de produits adhésifs ayants augmenter la fiabilité de ces collages et simplifier le mode opératoire.
Actuellement les bases sont structurées au laser et leur forme est convexe pour mieux s’adapter à l’anatomie des dents.
*** Les avantages des bases collées sont nombreux :
§ Quelques formes de bases (6 à
sont suffisantes pour permettre une bonne adaptation à toutes les dents.
§ Le fait qu’il n’y ait qu’une seule taille par dent n’oblige pas à gérer un gros stock.
§ Les faces proximales ne sont pas recouvertes ; il n’y a donc pas de perte de place due à l’épaisseur des bagues.
§ La surface dentaire recouverte étant plus petite, l’hygiène buccale est plus aisée et une éventuelle carie proximale, plus facile à dépister.
§ Un attachement décollé ne passe pas inaperçu et les risques de dommages pour les tissus dentaires sont moins importants qu’avec une bague descellée.
§ La phase de séparation des dents est inutile et pour un même nombre de dents, le temps de collage est plus court que le temps de scellement.
B. LES ATTACHEMENTS PRINCIPAUX :
Ils se présentent sous deux formes : sur les dernières molaires baguées ce sont des tubes ; sur toutes les autres dents ce sont des verrous ou " brackets "ou encore consoles.
B.1. LES BRACKETS :
v Brackets de l’Edgewise:
Il est constitué par un bloc de métal portant une gorge transversale en son milieu ; cette gorge se présente comme une glissière à lumière rectangulaire de dimension .022 ×.028 destinée à recevoir des arcs rectangulaires dont la dimension maximale est .0215 ×.028 s’encastrant à friction douce (fig. 1). Les parties occlusales et gingivales sont moulurées en surplomb et permettent la rétention de fils de ligature d’acier (de diamètre .009 ou .010) qui maintiendront l’arc au fond de la lumière du bracket. Avec l’évolution de l’Edgewise, la forme et la dimension du bracket ont connu de nombreuses variations, mais le principe de cet assemblage n’a jamais varié depuis le bracket original.
Le dessin du bracket peut varier en fonction des utilisateurs et de leur méthode : simples plots (Tweed), doubles plots (Steiner), avec ailettes (Lewis), etc.
Il existe également deux dimensions de lumières : .022 ×.028 et .018 ×.025.
Bracket original « Edgewise » 1925
v Evolution du bracket : (1930 – 2006) :
1930 1940
1950 1960
1970 1980
1990 2006
v Bracket autoligaturant :
Actuellement il existe des brackets autoligaturants, Les premiers sont apparus vers 1971, développés par Wildman avec le boîtier Edgelock, améliorés ensuite par Sander avec le Mobil Lock. Ces systèmes se sont perfectionnés, et depuis une dizaine d’années connaissent un certain succès. ce type de bracket comporte un mécanisme de fermeture intégré dans le bracket qui fixe le fil dans la rainure de l’attache. Il est donc possible de travailler sans ligatures.
Bracket autoligaturant de 2006 2008
Bracket autoligaturant 2009
De nouveaux modèles apparaissent régulièrement sur le marché, parmi lesquels on distingue les brackets autoligaturants passifs et les brackets autoligaturants actifs.
- Dans les brackets passifs, le système de fermeture va transformer la gorge du bracket en tube. L’arc étant libre dans le tube, les phénomènes de frottement sont diminués. La composante mécanique de résistance au déplacement est considérablement réduite, facilitant ainsi les différents mouvements dentaires.
- Dans les brackets actifs, le système de fermeture de la gorge du bracket est un ressort qui va appuyer sur l’arc le mettant peu à peu dans le fond de la gorge du bracket. L’intérêt est d’abaisser le niveau de force lors de la mise en place des premiers arcs, puisqu’ils ne lisent les informations dans la gorge du bracket que progressivement.
Bracket passif bracket actif
***Avantages des brackets autoligaturants :
-Ils favorisent le glissement de l’arc dans la gorge du bracket, raccourcissant et simplifiant les premières phases de traitement, particulièrement le nivellement.
-Un autre intérêt des autoligaturants est de réduire au minimum les forces de frottement, l’intensité de la force développée pouvant être juste suffisante pour activer la composante biologique. Le déplacement dentaire est ainsi optimisé. Ces forces faibles permettraient des phénomènes d’apposition-résorption périostée favorables à une expansion des arcades.
- les orthopédistes dento-faciaux gagnent beaucoup de temps, le changement des ligatures, qui nécessite beaucoup de temps, est supprimé, et fidélisent de nouveaux patients satisfaits.
v Brackets esthétiques :
Les adultes représentent un pourcentage en constante augmentation dans les cabinets d’orthodontie. Leur bien être, c’est aussi de pouvoir bénéficier d’attaches les plus discrètes possible. Les brackets esthétiques sont plus attractifs que les métalliques pour le sourire
Il en existe plusieurs ceux fabriqué au composite, en céramique, en fibres de verre ou encore en matière plastique.
Bracket en fibre bracket en céramique
de verre autoligaturant
v Tubes Edgewise :
Ce sont des tubes soudés à mi-hauteur de la face vestibulaire des bagues des deuxièmes ou premières molaires ; la lumière rectangulaire de ces tubes a les mêmes dimensions que celles des brackets. Postérieurement, entre le tube et la bague il peut y avoir une encoche (extension distale) qui permet l’accrochage d’une ligature.
Tube d’Edgewise tube en place Tube de la technique
linguale
Actuellement, il existe des tubes en fibre de verre très utile pour les patients allergique au nickel.
Tube en fibre de verre
C. Attachements accessoires :
Ce sont des éléments soudés sur les faces vestibulaires ou linguales des bagues et destinés à servir de points d’application aux forces auxiliaires de l’Edgewise. Les plus fréquemment utilisés sont les suivants :
- Le tube de force extraorale de lumière ronde (.045) ; il est juxtaposé au tube ou au bracket de la dernière molaire supérieure baguée ; ces tubes sont destinés à recevoir l’extrémité des arcs faciaux. |
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- Les boutons ou les crochets linguaux (cleat lugs), situés sur la face linguale de toutes les bagues, sauf celles des incisives ; ils sont très utiles pour la correction ou le contrôle des rotations ou des inversions d’articulé. |
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2. Eléments amovibles :
Ce sont les arcs, qui sont les éléments actifs spécifiques de l’appareillage Edgewise ; ils sont fabriqués à partir de fils d’acier de section et de dimensions différentes en fonction des phases du traitement.
2.1. Les arcs :
a. Les arcs ronds ou torsadés : sont utilisés dans les premières phases du traitement dont les dimensions les plus courantes sont : 014, .016, .018, .020inch.
Arc rond torsadé twiste coaxial
Twiste simple
b. Les arcs rectangulaires : dès que l’avancement du traitement le permet, les arcs ronds sont remplacés par des arcs d’Edgewise proprement dits, de section rectangulaire et dont les dimensions usuelles sont : .017 x .025, .019 x .025, .021 x .027, .0215 x .028inch.
c. Les arcs hybrides :
Arcs spéciaux avec 2 sections différentes dans le même arc pour une thérapie encore plus efficace quand une extraction s’avère nécessaire.
Ces arcs présente dans la partie centrale une section carrée de 20 x 20 et dans la partie latérale de 19 x 19 une section ronde. Cela permet dans une thérapie nécessitant une extraction même si cette thérapie est quasiment terminée, de pouvoir encore fermer des espaces interdentaires dans le segment latéral tout en maintenant l’alignement déjà obtenu dans le segment central.
d. Les arcs esthétiques : sont sur le marché. Ces fils sont composés d’une matrice résine epoxy renforcée de fibres et existe en NITI et en acier. Ils sont disponibles en rond et en carré.
***Les ligatures :
: Les arcs sont maintenus dans les attaches par des ligatures qui sont soit métalliques, élastomériques qui peuvent se présenter sous différente couleurs ou encore en caoutchouc, que l’on change à chaque RDV. Mais maintenant les ligatures sont délaissées au profit des brackets autoligaturants.
Ligatures élastomériques ligatures métalliques
2.2. Forces auxiliaires :
En dehors des forces spécifiques générées par les arcs, la technique Edgewise fait appel à trois autres types de forces : mono ou intra maxillaires, intermaxillaires et extra-orales.
Ø Forces intramaxillaires:
Ce sont des forces appliquées entre deux dents ou deux groupes de dents d’une même arcade ou d’un point de l’arcade à une dent de la même arcade ; la force peut être produite par une ligature élastique, une chaînette en élastomère, une boucle de l’arc ou un ressort (ressort à boudin ou ressort linéaire soudé).
Ressort. Chaînette.
Ø Forces intermaxillaires :
Il s’agit essentiellement d’anneaux élastiques tendus entre un point d’une arcade et un autre de l’arcade antagoniste.
En fonction de leur direction et de leurs points d’ancrage et d’application, on distingue trois types de force : transversales, antéro-postèrieures et verticales.
· Les forces antéro-postèrieures :
Elles sont dites de
classe II lorsqu’elles partent de la zone des molaires mandibulaires vers le secteur antérieur du maxillaire ; et de classe III lorsqu’elles partent de la zone des molaires maxillaires vers le secteur antérieur mandibulaire.
Traction de classe II. Traction de classe III.
· Les forces transversales:
Elles sont dites croisées (criss cross) lorsqu’elles partent de la face vestibulaire d’une dent vers la face linguale de la dent antagoniste ou alors transverses lorsqu’elles partent d’une canine maxillaire vers la canine mandibulaire du coté opposé (déviation du milieu interincisif).
· Les forces verticales:
Elles sont appliquées vestibulairement entre les dents antagonistes (recherche d’une meilleure intercuspidie ou fermeture de béance).
Traction verticale.
Ø Forces extra orales :
§ Arc facial:
Composé d’un arc externe qui est relié par une force élastique à un appui cervical ou péricrânien et d’un arc interne, soudé au précédent, qui pénètre par ses extrémités dans les tubes prévus à cet effet sur les bagues des dernières molaires maxillaires.
Arcs faciaux.
Instrumentation utile en Edgewise :
1. Typodonte:
C’est une sorte d’articulateur comportant des gencives en cire dans les quelles sont implantées des dents métalliques reproduisant des cas à traiter.
En trempant celui-ci dans de l’eau que l’on fait chauffer progressivement, la cire se ramollie permettant ainsi le déplacement des dents suivant les forces exercées par l’arc.
Il existe plusieurs variétés de Typodont, mais leurs buts principaux sont communs :
Facilité de l’enseignement de la technique Edgewise.
Entraînements et exercices pour une meilleure compréhension des forces.
Etude de l’effet du torque et confirmation de son action.
Appréciation de l’élasticité et de la limite d’action d’un arc.
Jauge orthodontique :
C’est un instrument qui permet le contrôle de la position des brackets dans le sens vertical par rapport au plan d’occlusion lors de l’étape du collage. Il en existe également plusieurs types.
Jauge étoilée jauge en place
Pince :
Ce sont des pinces utilisées dans toutes les phases de traitement de l’Edgewise pour donner au fil sont entière efficacité grâce aux différentes courbures et plicatures des trois ordres.
Ø Pince n°442 de Tweed :
Présente des mors plats et symétriques, utilisée surtout pour la réalisation du torque où l’on peut s’aider de sa jumelle. |
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Ø Pince n°139 d’Angle ou « Bec d’oiseau » :
Présente un mors plat et un autre rond, permet un meilleur contrôle de la direction du fil sans le blesser. |
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Ø La pince porte-bracket:
Elle sert à transporter le bracket vers la surface dentaire. |
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2. Tourrettes :
C’est un instrument en forme de cylindre composé de deux parties dont l’une comportant une tige métallique s’en roule sur l’autre présentant six gouttières de différents diamètres destinées à recevoir des fils de diamètres concordants.
Elle existe en plusieurs couleurs en fonction des diamètres graduellement augmentés de ces gouttières.
Elle permet de courber les arcs uniformément sans les blesser en plaçant ces derniers dans leur gouttière correspondante. Puis en tournant l’autre partie, la tige applique l’arc en pression dans sa gouttière lui confiant ainsi la forme recherchée.
3. Chartes :
L’objectif de la plupart des cliniciens est de retrouver en fin de traitement une distance intercanines et une distance intermolaires inchangées. De nombreuses chartes de prédétermination de l’arcade ont été proposées. Les trois plus connues sont celles de Bonwill-Hawley, de Brader et de Boone.
· La charte de Boone : Elle est actuellement la plus utilisée en Edgewise, elle se compose de :
Ø Zone supérieure dite d’identification.
Ø Zone centrale où sont reportées deux lignes horizontales sur lesquelles seront reportées les mesures maxillaires et mandibulaires.
Ø Zone inférieure dite de travail qui comporte une trame quadrillée partagée par un axe vertical et une ligne guide en trait gras.
Elle présente les avantages suivants :
§ Standardisée ce qui réduit le temps de construction géométrique.
§ Permet l’utilisation d’ébauches préformées.
§ Commence par la réalisation de l’arc mandibulaire (plus pratique).
§ Comporte de nombreux repères utiles aux débutants pour la réalisation d’arc idéaux.
IV. Les trois concepts de l’Edgewise :
Au fil des ans, l’expérience nous a montré qu’il existe une relation très étroite entre les objectifs du traitement à atteindre et l’arsenal thérapeutique employé car, tout traitement orthodontique renferme une limite d’application et un sommet de rendement.
Cependant, la naissance de l’Edgewise avait bouleversé cette doctrine et avait brisé ce concept puisque jusqu’à présent, tout critères de fin de traitement obtenus, dans les cas traités par cette technique, avaient été conformes aux objectifs préalablement soulignés.
Le secret de ce succès réside dans le faite qu’ils existent trois principes spécifiques à l’Edgewise qui sont :
1. Le parfait contrôle tridimensionnel des mouvements dentaires.
2. La bonne maîtrise des zones d’ancrage.
3. La conception des arcs idéaux.
1. Le mouvement dentaire contrôlé:
Ils sont réalisés au moyen des arcs et des forces auxiliaires, forces extraorales ou forces intra- ou intermaxillaires. En Edgewise moderne deux types d’arcs sont utilisés consécutivement : des arcs ronds et des arcs rectangulaires.
a. Arcs ronds:
Inspirés des techniques dites de forces légères, les arcs ronds ont progressivement remplacés les arcs rectangulaires dans les premières phases du traitement car il s’est avéré qu’ils sont plus rapides et plus efficaces pour l’exécution de certains mouvements.
Leur diamètre est graduellement augmenté allant de .016, .018 jusqu’à .020inch pour une gorge de .022 x .028.
Ces arcs agissent par leur élasticité, La force délivrée est de type continue qui selon Reitan est le type le plus idéal à utiliser au début du traitement car il met les tissus parodontaux dans des conditions très favorables aux déplacements dentaires ultérieures.
On peut augmenter l’élasticité du fil utilisé en l’allongeant par incorporation de boucles et de spires en regard des sites des dents concernées car ceci améliore sa résilience..
Les boucles doivent être construites avec précision pour éviter de blesser les muqueuses. Leur activation doit se faire dans le sens de leur formation et non de leur déformation (travail en compression).
b. Arcs rectangulaires et plicatures :
Ces arcs sont spécifiques à l’Edgewise, leur taille est graduellement augmentée de .017 x .025 jusqu’à .021 x .028 suivant la phase de traitement concernée pour une gorge de .022 x.028 inch.
Ils agissent selon trois principes mécaniques :
· Force d’élasticité : capacité du fil à reprendre la forme initiale après déformation.
· Force de levier : le point d’application de la force est distant du point de déformation du fil (bras de levier).
· Force de torsion : capacité d’un fil tordu de reprendre la forme initiale.
Les forces attribuées sont de type continu interrompu c’est-à-dire, que l’arc actif est introduit de force dans le bracket mais quand le mouvement dentaire commence l’intensité de la force appliquée décroît jusqu’à s’annuler. Si le mouvement est insuffisant une autre activation du fil est nécessaire, ceci est bénéfique pour la dent qui selon Reitan permet la réorganisation des tissus parodontaux après chaque déplacement puisque entre chaque activation il y a la dent se repose.
On attribue à ces arcs certaines courbures qui nous permettent de réaliser des mouvements dans les trois sens de l’espace :
v Courbures du 1er ordre:
Ce sont les premières à être introduites dans l’ébauche, leur but principal est de réaliser la conformation la plus harmonieuse de l’arcade dentaire.
Elles consistent en des accentuations en baïonnette dans le sens horizontal, soit vers l’intérieur on parle alors de « TOE IN » tel que l’In set latérale, ou vers l’extérieur il s’agirait du « TOE OUT » tel que l’Off set canin et molaire, sans affecter la planéité de l’arc. Elles peuvent être exagérées dans le cas d’hypercorrection des rotations.
Leur confection se fait à l’aide d’une pince de Tweed n° 442, les mors étant appliqués sur les petits côtés de l’arc.
v Courbures de 2ème ordre :
Bien qu’elles soient réalisées avec la même pince qui servira cette fois d’étau, les mors seront appliqués sur les larges cotés de l’arc, et à l’aide d’une pression digitale, on réalise ces plicatures dans le sens vertical affectant ainsi la planéité de l’arc.
Ces plicatures agissent selon le principe du bras de levier et ont pour rôle principal «le contrôle de la direction mésio-distale des axes dentaires ».
On parle alors de :
- Tip back : décrochement en direction gingivale, introduit dans une lumière d’attachement parallèle au plan d’occlusion, il provoquera une distoversion de la dent. Les tip-back sont utilisés systématiquement dans une phase du traitement en Edgewise appelée préparation d’ancrage, soit isolément sur la dernière molaire, soit en série sur les dents postérieures à la canine.
- Tip farward : décrochement en direction occlusale. introduit dans une lumière d’attachement parallèle au plan d’occlusion il provoquera une mésioversion. Les tip-farwards sont utilisés pour contrebalancer l’action parasite de certaines forces.
v Courbure de 3ème ordre :
Ce sont les dernières courbures chronologiquement introduites dans l’ébauche, leur forme et leur rôle offrent à l’Edgewise sont entière particularité, c’est le fameux mouvement de torsion « le torque ».
- Définition : Le torque est défini comme étant un changement d’orientation d’un segment d’arc affectant ainsi sa planéité et dont la caractéristique capitale est la capacité de contrôler les mouvements dentaires surtout radiculaires dans la sens vestibulo-lingual.
- Différents types de torques : Il existe deux formes différentes du torque :
Ø Le torque continu:
C’est une torsion uniforme d’un secteur de l’arc, limitée par deux points, intéressant une ou plusieurs dents, en général le secteur incisif.
Le plan de la partie tordue dessine avec celui de l’arc une courbe appelée : « La vague océane ».
Ce torque est réalisé à l’aide des deux pinces suscitées distantes l’une de l’autre de 1.5mm, l’une servant d’étau, l’autre, mésialement à la première, réalise le mouvement de torsion au niveau d’un point puis du second préalablement marqués.
Ø Le torque progressif:
C’est une torsion non uniforme, intéressant plus les secteurs latéraux, limitée par un seul point placé entre la canine et la première prémolaire.
Bien qu’elle soit réalisée suivant le même principe mais au niveau d’un seul point, la pince réalisant le mouvement se situera distalement à l’étau, ainsi l’angulation formée avec le plan initial de l’arc s’accentue à mesure que l’on s’éloigne du point limite.
- Effets du torque :
Si le bracket collé sur la dent présente un axe d’insertion parallèle au plan d’occlusion (face vestibulaire de cette dent perpendiculaire au plan d’occlusion):
Ø Un arc parfaitement plat (Sans torque) pénétrera sans effort dans sa gorge sans provoquer de mouvement.
Ø Un arc torqué introduit en force au fond de la gorge d’un bracket, grâce à son élasticité, tend à reprendre sa forme initiale et procure ainsi un mouvement vestibulaire, lingual ou palatin à l’apex de la dent en fonction de la direction du torque :
§ Une torsion interne de l’arc donne « un torque radiculo-vestibulaire ».
§ Une torsion externe de l’arc donne « un torque radiculo-palatin ou radiculo-lingual ».
Si l’axe d’insertion du bracket est parallèle au plan d’occlusion :
+ Ø
Torque
radiculo-vestibulaire. |
|
- Si l’axe d’insertion du bracket n’est pas parallèle au plan d’occlusion (face vestibulaire de la dent n’est pas perpendiculaire au plan d’occlusion)
Ø Un arc parfaitement plat provoquera un mouvement de torsion suivant la direction de l’inclinaison de l’axe d’insertion du bracket (version vestibulaire, linguale ou palatine).
Ø Un torque supérieur à l’inclinaison de l’axe d’insertion du bracket effectué dans le même sens que celle-ci provoquera une torsion d’accentuation.
Ø Un torque inférieur à l’inclinaison de l’axe d’insertion du bracket mais toujours dans le même sens de celle-ci provoquera une torsion de redressement.
Ø Un torque de degré égal à l’inclinaison ne provoquera aucune torsion (torsion passive).
Ø Un torque effectué en direction contraire de l’inclinaison de l’axe d’insertion du bracket provoquera une torsion d’inversement.
Si l’axe d’insertion du bracket n’est pas parallèle au plan d’occlusion :
Torque
radiculo-vestibulaire |
|
2. Maîtrise des zones d’ancrage :
Le vecteur de force, nécessaire à réaliser des mouvements orthodontiques, nécessite un point d’appui (ancrage) et un autre d’application (dent à mouvoir). Cependant la difficulté des anciens systèmes ré
sidait dans le contrôle des mouvements recherchés et parasites au niveau dentaire dont fait partie la zone d’ancrage.
La technique « Edgewise » avait pu, une fois de plus, surmonter cette entrave en maîtrisant parfaitement et précisément tous les mouvements au niveau du site d’ancrage ce qui avait fait de ce dernier l’un des principes de cette technique.
v Définition :
Un site d’ancrage est une zone qui résiste au déplacement sous l’effet des forces orthodontiques qui s’y prennent appui.
Elle peut subir des mouvements souhaités ou parasites, dans ce cas on parle de « perte d’ancrage ».
v Différents types d’ancrage utilisés en Edgewise :
Selon le degré de stabilité recherchée de la zone d’ancrage, on rencontre :
- Ancrage maximal ou la zone d’ancrage ne devra subir aucun déplacement.
- Ancrage modéré ou une petite perte d’ancrage est permise.
- Ancrage minimal ou un mouvement mésial assez important est souhaité.
Cependant, les ancrages sont classés en trois grands groupes :
a. Ancrage naturel :
C’est la résistance physiologique d’une dent et de son parodonte à des forces déstabilisatrices. Utilisé dans le cas d’ancrage minimal.
b. Ancrage renforcé :
Utilisé dans le cas d’ancrage maximal.
Fait appel à plusieurs dispositifs comme renfort dans les trois sens de l’espace au maxillaire comme à la
mandibule :
· Sens antéro-postèrieure :
- Arc de Nance.
- Arc lingual.
- Lip Bumper.
· Sens transversal :
- Transpalatin.
· Sens vertical :
- Forces extra-orales (F.E.O).
c. Ancrage préparé :
Il s’agit de la préparation des sites qui vont servir de point d’appui pour résister aux forces orthodontiques à utiliser, il utilise le concept de l’ancrage modéré. Les deux techniques les plus connues sont :
- La technique de Tweed appelée « Ten two système » qui consiste en la version des couronnes des dix dents postérieures dans le sens contraire au déplacement que vont provoquer les élastiques de classe II ou de classe III.
- La technique de Ricketts qui place les racines des dents dans la corticale externe afin de limiter leurs déplacements et ceci grâce à un torque radiculo-vestibulaire.
3. Concept de l’arc idéal :
L’introduction d’arcs idéaux représente l’objectif le plus important auquel doivent aboutir les phases initiales du traitement Edgewise.
La grande originalité de cette technique est de réaliser les déplacements contrôlés des dents vers la position souhaitée à la fin du traitement.
Ils ont pour rôles d’aboutir à une :
Ø Forme optimale de l’arcade.
Ø Position vestibulo-linguale correcte et points de contact normaux.
Ø Orientation mésio-distale et vestibulo-linguale correcte des axes.
Ø Concordance des relations occlusales inter-arcades.
· Forme d’arcade idéale :
C’est un concept essentiel en Edgewise concernant non seulement l’aspect esthétique mais également la stabilité des résultats.
Entre autres, à propos de ce concept, Angle admet qu’on pouvait réaliser une expansion de l’arcade tout en adaptant un traitement conservateur en son égard, car les échecs perçus étaient dus au faite que la mécanique de déplacement provoquait des versions dentaires et perturbait ainsi l’occlusion chose que réglait intégralement l’Edgewise.
Au maxillaire à la mandibule
VI. Phases du traitement en technique Edgewise :
Il est évident que chaque cas sera traité en fonction des anomalies qu’il présente.
Cependant dans tous les traitements en Edgewise nous retrouverons des phases identiques ; les variations seront dues à la direction des mouvements et à leur amplitude. Ces phases seront les suivantes :
a. collage des brackets et scellement des bagues :
Ø Collage des brackets : il existe 2types de collages, direct et indirect.
v Le collage direct :
v Le collage indirect :
Le collage peut être fait par groupes de dents en méthode indirecte: les attachements sont alors positionnés sur modèle au laboratoire et pris dans une gouttière de transfert en matériau souple (silicone ou thermoplastique).
Des mesures sont faites Collage des brackets et la gouttiere prete
sur le modele thermoformage De la goutière
Ajustage de la goutiere etching de l’email liant sur la base des plots
Insertion de la gouttière de Oter la gouttière en ouvrant les Insertion de l’arc de
transfert et polymerisation volets au niveau de chaque plot nivellement
Ø Scellement des bagues :
b. Phase de nivellement :
C’est la phase préalable à tout traitement en Edgewise.
Elle commence par :
-le positionnement correct à la jauge des attachements,
-puis la correction des malpositions dentaires individuelles.
-l’alignement et la mise à plat des lumières d’attachements de manière à permettre la libre circulation d’un arc rectangulaire,
- et la réalisation des points de contact.
-Les arcs ronds et les arcs rectangulaires seront successivement utilisés pendant cette phase.
b. Phase de préparation d’ancrage :
c. Phase de déplacement dentaire en masse.
d. Phase de finition par arcs idéaux.
e. Débaguage progressif : qui permet de fermer les espaces dus aux faces proximales des bagues.
f. Contention : par plaques de Hawley, par arcs fixes ou par positionneur.
Dans les cas avec extractions
Une phase complémentaire se superpose à la phase de préparation d’ancrage, c’est la phase de rétraction des canines et de fermeture des espaces en cas de traitement avec extraction
III. Technique d’arc droit
Introduction :
Elle est mise au point par Lawrence Andrews en 1970 et depuis elle est devenue une technique universellement répandue. Avec ses avantages et ses inconvénients, ce nouvel «Edgewise» a facilité le développement considérable de l’orthodontie à travers le monde.
Toutefois, en 30 ans, cette technique a progressivement évolué. elle est devenue plus performant sur le plan mécanique et s’est adapté aux diverses «écoles» orthodontiques.
Cependant la technique doit encore évoluer pour dépasser la notion de « moyenne » et parvenir à une notion d’ « individualisation » des informations. Cette nécessité d’individualisation dans le traitement de chaque patient particulier est de plus en plus nécessaire et sera, grâce aux technologies nouvelles, un avantage majeur dans l’utilisation des techniques orthodontiques pré-informées.
1. Définition :
La traduction de Straight Wire Appliance est la suivante:
- Straight= droit;
- Wire= fil métallique;
- Appliance= appareil.
Il s’agit d’un appareil multi-attache avec une mécanique dite « d’arc droit »; ce type de mécanique est obtenu par l’utilisation des consoles incorporant l’ensemble des informations au niveau des trois sens de l’espace. Ces informations permettent un placement idéal de la denture en utilisant des arcs neutres exempts de toute déformation.
2. Les exigences du traitement:
Comme tout traitement la technique d’arc droit a aussi ses exigences :
- rigueur dans le placement des attaches, toute erreur provoquant des modifications de l’information programmée conduit à une finition aléatoire ;
- respect des principes fondamentaux de biomécanique : la méconnaissance ou l’oubli de ces principes élémentaires peut entraîner un nombre de déboires qui ne sont pas du fait de l’arc droit ;
- exigence d’une individualisation des informations : cette nécessité de moduler la programmation des informations en fonction des schémas morphologiques devient une préoccupation plus actuelle.puisque la compensation dento-alvéolaires varie d’un individu à l’autre,
- De ce fait cette technique exige du praticien une observation plus méthodique du patient et l’établissement d’un diagnostic beaucoup plus poussé, tenant compte du schéma morphologique de départ, de l’estimation de croissance et des besoins mécaniques à mettre en oeuvre.
3. . « Edgewise » d’Angle :
L’apparition de la technique Edgewise était une révolution à son époque car elle permettait un contrôle tridimensionnel du déplacement dentaire que ne permettaient ni les appareils amovibles ni les divers appareils fixes en usage, mais l’incorporation de l’information au bracket nécessaires au bon placement d’une dent était aussi une évolution nécessaire, pour le praticien d’abord.
Ø Le bracket d’angle : est un. bracket simple, uniplot, sans angulation ni inclinaison, nécessite une adaptation particulière de l’arc aux diverses particularités anatomiques du système dentoalvéolaire (l’arc est le support de l’information) :
§ les dents, en fonction de leur type, ont toutes un relief vestibulaire différent.
Chaque type de dent d’une arcade
a un relief vestibulaire particulier
- Avec des brackets d’une épaisseur identique, il est donc nécessaire, pour adapter le fil aux faces vestibulaires, d’effectuer sur l’arc des déformations particulières, dites de premier ordre ; L’absence de ces déformations de premier ordre entraîne obligatoirement des déplacements dentaires parasites;
Avec les brackets d’Angle, l’arc doit Déformations de 1er ordre s’adapte à l’anatomie particulière des dents
Déplacements dentaires parasites
provoqués par l’absence de déformations de 1er ordre.
§ les dents, selon leur fonction et la typologie faciale, ont toutes, par rapport au plan d’occlusion, une « angulation » différente ;
Angulation de chaque dent par rapport au plan d’occlusion
- Les brackets d’Angle étant posés perpendiculairement à l’axe de la dent, il est donc nécessaire, pour adapter l’arc à ces « angulations » physiologiques, d’effectuer sur le plat de l’arc des déformations particulières, dites de deuxième ordre.
Avec les brackets d’Angle l’arc doit s’adapter à l’angulation particulière. des dents
- L’absence des déformations de deuxième ordre entraîne une «verticalisation» des dents et un parallélisme artificiel des racines.
Déplacements dentaires parasites dus à l’absence de ces déformations de 2eme ordre
§ Les dents, selon leur fonction et la typologie faciale, ont toutes, par rapport au plan d’occlusion, des inclinaisons différentes ;
Chaque dent a une inclinaison particulière parrapport au plan d’occlusion.
- Les brackets d’Angle étant posés perpendiculairement à la face vestibulaire de chaque dent, il est donc nécessaire, pour adapter l’arc à ces inclinaisons, d’effectuer sur l’arc rectangulaire des déformations particulières, dites de troisième ordre ou torque ; sans lesquels des mouvements parasites et un redressement des dents, surtout marqués au niveau des molaires mandibulaires qui sont les dents présentant naturellement la plus forte inclinaison coronolinguale.
Avec les brackets d’Angle, l’arc doit s’adapter Effets parasites provoqués sur l’ensemble des dents
à l’inclinaison particulière de chaque dent. par l’absence d’informations de troisième ordre.
- Andrews fait aussi remarquer que, dans le système d’Angle, les brackets sont posés à une hauteur identique de 4 mm quelle que soit la taille de la dent. Il s’ensuit que la variation de la courbure de la face vestibulaire oblige le praticien à moduler automatiquement l’information de troisième ordre qu’il doit mettre en place.
v Au total, la simple confection de deux arcs nécessite, pour le praticien, la confection de 76 déformations primaires de premier, deuxième et troisième ordres, auxquelles il faut ajouter un certain nombre de courbures supplémentaires : boucles « oméga », boucles de fermeture…
Ces déformations sur l’arc doivent être le plus parfaitement reproduites, d’un arc à l’autre, pour éviter les mouvements de va-et-vient sur les dents, puis progressivement modifiées selon les mêmes principes, en fonction de la progression du traitement.
4. Concepts d’Andrews :
Ø Les six clefs de l’occlusion :
Comme aucun consensus n’existait vraiment à l’époque sur les valeurs particulières à donner à l’angulation et à l’inclinaison de chaque dent, ni sur la position idéale du bracket sur la dent, il lui fallait établir, pour chaque type de dent, des normes de morphologie moyenne à partir d’une localisation précise des attaches, c’est-à-dire d’une position standardisée, aisément repérable, du bracket sur l’ensemble des dents.
Comme base de départ, il sélectionne les moulages de 120 dentures idéales d’adultes n’ayant jamais subi de traitement orthodontique.
Cette sélection n’est pas faite à partir de critères d’âge, de sexe, de typologies ou autres, mais essentiellement à partir d’un certain nombre de constantes d’engrènement occlusal statique, faciles à retrouver à l’examen clinique, qu’il appelle « les six clefs de l’occlusion optimale » :
· Clef No 1 : la cuspide mésiovestibulaire de la 1ere molaire supérieure s’articule dans le sillon entre la cuspide mésiale et la cuspide moyenne de la 1ère molaire inférieure.
· Clef No 2 : détermine l’angulation des couronnes : toutes les couronnes de l’échantillon ont une version mésiale, cette version étant similaire pour chaque type de dent.
· Clef No 3 : détermine l’inclinaison des couronnes (improprement appelée torque). dans l’échantillon requis il a constaté :
- les incisives maxillaires présentent un torque coronovestibulaire ;
- les incisives mandibulaires, présentent un torque coronolingual ;
- les secteurs latéraux supérieurs présentent un torque coronolingual plus marquée sur les premières et deuxièmes molaires maxillaires ;
- au niveau des dents postérieures mandibulaires présentent un torque coronolingual, progressivement plus marquée de la canine à la seconde molaire.
· Clef No 4 : rotation : c’est l’absence de rotations car une dent en rotation occupe beaucoup de place.
· Clef No 5 : les point de contacte doivent être serrés.
· Clef No 6 : La courbe de Spee doit être plate ou légèrement concave.
Ø Sur l’ensemble des moulages, il mesure :
– l’épaisseur et la particularité des reliefs vestibulaires à partir d’une ligne idéale joignant les points de contact ;
– l’ « angulation » des couronnes de chaque type de dent ;
– l’inclinaison (ou torque) des couronnes
Il établit des moyennes pour chaque type de dent.
Ces moyennes déterminèrent les normes qui lui servirent à la mise au point de son nouvel appareil qu’il appelle le Straight-wire appliance.
5. Avantages du système :
Avec cet appareil, il devenait possible de mettre en place des arcs exempts de déformations, avec l’avantage d’une information éminemment reproductible sans ajustements aléatoires d’un arc à l’autre.
L’information étant donc dans le bracket (brackets pré-inclinés et pré-torqués), le Straight Wire Appliance permettait et permet toujours de soulager le praticien dans la confection de ces arcs :
— Au niveau du 1er ordre, l’information programmée dans le bracket permet d’effectuer une grande partie du traitement sans déformer l’arc.
· Au niveau du 2ème ordre, l’angulation des dents est directement programmée et rapidement mise en place dès les premiers arcs.
· Au niveau du troisième ordre, l’inclinaison des dents est fixée par une information programmée qui est lue progressivement par l’augmentation du calibre des arcs.
6. Inconvénients du système :
ü Difficulté d’un placement précis du bracket pour conserver la valeur des informations programmées, et en particulier le torque.
ü Les moulages collectés par Andrews et à partir desquels il définissait ses informations étaient essentiellement des moulages d’adultes, sélectionnés uniquement sur des critères d’occlusion statique (les six clefs d’occlusion), sans tenir compte d’autres critères tels que la typologie faciale, l’âge, etc.
ü Pendant les étapes de fermeture d’espaces ou la mise en œuvre de mécaniques inter-arcades, les dents des secteurs latéraux qui étaient dans une situation de mésio-version ne constituaient pas un ancrage très valable.
De même, les molaires mandibulaires, sollicitées pendant les phases de rétraction intra- ou inter-arcades, n’étaient pas soutenues par un système d’antirotation.
Le système d’Andrews eut donc très vite la réputation d’être un « dévoreur d’ancrage »
7. Evolution du système :
La première évolution s’est donc faite vers un renforcement des informations permettant une amélioration des capacités mécaniques et c’est Ronald Roth qui en 1974, proposa un système d’attache lui aussi entièrement programmé mais mieux adapté aux contraintes thérapeutiques. De tous les systèmes proposés, c’est le système qui a connu le succès le plus universel et qui reste encore le plus diffusé actuellement dans le monde entier.
D’autres auteurs ont apporté des améliorations au système:Root, tel que Alexander VICK.
En fait, la plupart de ces différentes techniques, même s’il existe quelques variantes, n’utilisent généralement qu’un seul jeu de brackets, essentiellement adapté aux besoins mécaniques de chacune.
Le principe de « moyenne » aboutit ainsi, dans notre domaine orthodontique, à une sorte d’uniformisation et de « standardisation » des informations. C’est là qu’une approche uniquement mécaniste, même si elle est utile, montre nécessairement ses limites car elle n’intègre pas l’adaptation des informations à la typologie du patient. Pour résumer, on peut dire que le patient moyen n’existe pas, seuls existent des individus.
« Le concept, un seul appareil pour tous, défie la variation biologique normale entre les patients en orthodontie».