1/07/2011

La rétention des prothèses adjointes totales

La rétention des prothèses
La rétention des prothèses totales adjointes dépend d’un certain nombre de facteurs :
- physiques : la cohésion, adhésion, pression,…).
- anatomiques et physiologiques : les indices (+) et les indices (-).
L’analyse de ces facteurs met en valeur un élément naturel fondamental : la salive, dont le rôle dans la rétention des prothèses totales adjointes est incontestable.
La salive :
La salive constitue l’environnement immédiat de la muqueuse qu’elle humidifie en permanence et de la prothèse qu’elle mouille, en fin elle constitue un film hydraulique entre la prothèse et la surface d’appuie muqueuse.
La salive est sécrétée par des glandes au débit de 0.5 l par jour, ces sécrétions sont produits par deux types de glandes :
- les glandes extrinsèques : la parotide, la sous maxillaire et la sub linguale.
- les glandes intrinsèques : très nombreuses situées un peut partout dans la cavité buccale.
Les glandes extrinsèques : parotide et sous maxillaire sécrète une salive séreuse, alors que la sub linguale est mixte séreuse et muqueuse.
Les propriétés physiques de la salive :
Le poids spécifique :
Elle à peu d’incidence sur la rétention.
Le PH salivaire :
Il a été démontré que chez un édenté appareillé il y à une acidose prothétique traduisant un hypofonctionnement salivaire, et modifie les différentes propriétés physiques (la tension superficielle, la mouillabilité, la viscosité).
La mouillabilité :
Selon que le solide maintient ou repousse du liquide, on dit alors que le liquide mouille ou ne mouille pas le solide, donc la mouillabilité est la tendance du solide à se couvrir de liquide avec pour effet l’adhésion du liquide sur le solide.
En prothèse totale ce phénomène affecte les rapports de la salive avec d’une part la surface muqueuse, et d’autre part la prothèse, en effet si pour une raison ou pour une autre la salive n’humidifie pas ou ne mouille pas la prothèse (hyposyalie, cas de diabète), la prothèse calle sur la muqueuse entraînant un effet gênant pour le malade et compromet même la sustentation de la prothèse.
Il faut savoir également que certains matériaux permettent une meilleure mouillabilité par leur énergie élevée comme les bases métalliques, la salive est mieux étalée sur des bases métalliques alors qu’elle fait goutte sur la résine, pour lutter contre ce phénomène on à recours à un sablage avec du quartz pendant 30à 60 secondes pour augmenter la mouillabilité des résines.
Il faut éviter de chauffer les bases, et il faut mettre trop d’eau.
La capillarité :
Les phénomènes de mouillabilité et de tension superficielle ont pour effet direct des phénomènes de capillarités dont le résultat est un joint liquide.
Si la salive mouille parfaitement la base prothétique, l’herméticité est immédiate et spontanée.
La viscosité :
La viscosité d’un fluide caractérise sa résistance à l’écoulement.
- plus la viscosité est grande, plus la vitesse de déplacement est faible.
- la viscosité de la salive varie avec l’âge de l’individu, donc elle diminue avec l’âge et dépend de sa concentration en mucine (plus une salive est riche en mucine et plus ses qualités adhésives sont importantes).
- avec une salive à haute viscosité la prothèse résisterait mieux au déplacement mais cette salive impose en même temps un film salivaire épais, il faut donc une salive à viscosité moyenne pour un film salivaire faible.
L’adhésion :
C’est l’attraction moléculaire entre deux corps différents, en ce qui concerne les prothèses totales adjointes c’est l’adhésion de la salive à la surface muqueuse d’appuie et à la surface de l’intrados de la prothèse qui joue le rôle de facteur rétentif.
Cette adhésion est d’autant plus grande que le contact entre la surface d’appuie muqueuse et l’intrados, il est intime et plus étendu.
L’adhésion devient optimale lorsque le film salivaire est très mince d’où la nécessité de faire des empreintes secondaires en prenant les précautions suivantes :
- faire rincer le patient pour éliminer les dépôts salivaires.
- faire sécher la surface d’appuie.
- pratiquer des perforations sur le porte empreinte individuel au niveau des zones trop compressibles (zone de schroeder).
La cohésion :
C’est l’attraction des molécules de la salive entre-elles.
A l’intérieur de tout liquide y compris les fluides corporels (sang, sérum) une molécule est soumise aux forces d’attraction de toutes les molécules voisines, c’est la cohésion, et c’est celle qui permet de maintenir en masse un fluide.
Cette attraction est égale dans toutes les directions.
La force d’attraction sera plus grande lorsque la salive est riche en mucine.
L’adhésion et la cohésion ont une action simultanée et indissociable en prothèse totale adjointe, cette interdépendance est mise en évidence par la formule de Staniz : F = 2C . A/a.
- C : tension superficielle de la salive.
- A : l’étendue des surfaces d’appuies.
- a : l’épaisseur du flux salivaire.
- F : la force nécessaire pour vaincre adhésion et cohésion afin de séparer la prothèse de la surface d’appuie.
Cette formule nous permet de mieux comprendre l’incidence des facteurs suivants :
- plus la surface d’appuie recouverte est importante A / , plus la rétention augmente.
- plus le flux salivaire est réduit a \ , plus il y à intimité de contact entre les tissus et la prothèse, et plus la rétention augmente.
Donc il faudra toujours rechercher un film salivaire réduit, ceci s’obtient en prescrivant aux patients des médicaments agissant sur les glandes salivaires ou également de demander aux patients de se rincer abondamment et pendant longtemps.
La pression atmosphérique :
Il faut savoir que le vide absolue ne peut exister entre la prothèse et la surface d’appuie, cependant la pression atmosphérique intervient dans la rétention des prothèses uniquement lorsque leur contour périphérique se transforme en un joint effectif hermétique, et lorsqu’un léger déplacement créer un vide relatif entre l’intrados de la prothèse et les tissus de soutient.
Pour transformer le contour périphérique en un joint hermétique, il faut que le contour :
- repose sur des tissus mous compressibles.
- être suffisamment épais.
- être arrondie et lisse pour mieux s’adapter sur les tissus mous.
- le joint périphérique doit être réalisé correctement.

Conclusion :
La rétention d’une prothèse totale adjointe dépend de :
- la qualité des rapports intrados – surface d’appuie (il faut une empreinte de bonne qualité).
- une surface d’appuie maximale.
- un contour intime avec cette surface et la base prothétique.
Pour que la rétention soit maximale, il faut que les prothèses occupent l’espace neutre entre : la langue, la surface d’appuie, les lèvres et les freins, et pour cela :
- respecter la tonicité, et le niveau d’insertion, et l’orientation des fibres musculaires et ligamentaires.
- faire un montage correct sur les crêtes.
- respecter l’occlusion

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