5/21/2011

CAT devant un Splénectomisé

Written by admin on 12 April 2011

CAT devant un Splénectomisé

la rate (en grec ancien sp??? (splen)), est un organe fragile, profond, situé dans l’hypochondre gauche en regard de la 10e côte (côte splénique). Elle est donc en position thoraco-abdominale.

RAPPEL SUR LA RATE

Anatomie

ØLa rate est un organe mou richement irrigué

ØTaille : de poing

ØLe plus gros des oragnes lymphatique

Situé du coté gauche de la cavite abdominal au-dessous du diaphragme

La rate est en rapport avec:

-La grande courbure de l’estomac par les ligament gastro splenique

-Et le rein gauche par le ligament splenorenal

Est recouverte par la peritoine viscerale sauf au niveau du hile

ROLE DE LA RATE

La rate est le siège de l’érythropoièse chez le foetus.

La rate est un site de prolifiration des lymphocytes et un site d’élaboration de la réaction immunitaire

Purifier le sang

ØRéservoir des éléments figurés du sang

Plaquettes et de PNN (30% du total)

LA Splénectomie

Définition d’asplénie ou de splénectomie:

L’asplénie est l’absence fonctionnelle ou anatomique de la rate.

La splénectomie est l’exérèse de la rate par chirurgie.

Les causes de splénectomie  :

- l’anémie hémolytique,

-certaines thrombocytopénies,

-certaines leucémies (hairy cell leukemia),

-l’hypersplénisme,

-la rupture splénique traumatique ou accompagnant d’une intervention chirurgicale intra-abdominale.

LES CONSEQUENCES

La splénectomie n’est pas un geste bénin. Sa complication la plus redoutable, la septicémie post splénectomie, est grevée d’un tel taux de mortalité qu’il est indispensable de prendre toutes les mesures, vaccinales et antibioprophylactiques, pour éviter sa survenue.

une diminution de la résistance du système immunitaire à certaines infections (la rate est une partie intégrante du système lymphatique ) donc (risque infectieux), généralement due à des germes encapsulés(pneumocoque, le méningocoque et l’hæmophilus influenza B).

d’autre part, une augmentation transitoire du nombre de plaquettes (1 à 2 ans jusqu’à normalisation du taux de plaquettes) dans le sang , donc ces patients sont sous anticoagulants(risque hémorragie)

La prévention de ces risques repose sur:

1)-La prévention de Risque infectieux:

a) vaccination

b) antibioprophylaxie

a) vaccination:

Le premier geste préventif consiste, à vacciner contre le pneumocoque, le méningocoque et l’hæmophilus influenza. Le vaccin antigrippal sera également administré

a)Vaccination anti-pneumococcique:

?Pneumo23®Vaccin polysaccharidique à23 valences:

il est conseillé chez l’adulte car chez l’enfant la réponse est faible surtout avant deux ans.

Schéma vaccinal :1 injection tous les 5 ans à partir de 2 ans.

?Prevenar®Vaccin conjugué à7 valences :

Schéma vaccinal :3 inj avant 1 an, sinon 2 inj entre 1 an et 5 ans puis Pneumo23.

b)Vaccination anti-haemophilus:

?Act Hib®,Hibest®(Pentocoq®, Pent-Hibest®)

Schéma vaccinal :3 injections avant 1 an, 1 injection après 1 an, tous les 10 ans.

C)Vaccination anti-méningococcique:

?Vaccin méningococcique A+C polyosidiques, MenC-conjugue:

Schéma vaccinal :à partir de 6 mois (18mois pour MenC), 1 inj. tous les 5 ans.

?Ménomune®,Mencevax®:

Schéma vaccinal :à partir de 18 mois, 1 injection tous les 5 ans.

D)Vaccination anti-grippale:

?Vaxigrip®…

Vaccin viral inactivé protégeant de la grippe et donc des surinfections bactériennes post-agression virale.

Schéma vaccinal :tous les ans.

Quand vacciner ?

 Splénectomie programmée:

Vacciner au moins 15 jours avant la splénectomie

Optimise la réponse vaccinale grâce aux lymphocytes B mémoires

 Splénectomie en urgence: à partir de 14em jour après la splénectomie.

Antiobioprophylaxie

L’antibioprophylaxie par Pénicilline V (Oracilline®) au long cours se justifie chez les patients immunodéprimés ou présentant d’autres risques infectieux Cependant la durée d’une telle prophylaxie est peu claire : de trois à cinq ans

post splénectomie ou jusqu’à l’âge adulte

Antiobioprophylaxie

TMP-SMX: trimethoprime-sulfamethoxazole

la prévention de risque hémorragie:

Ø ces patients présentent un risque hémorragique car ils sont sous anticoagulants

Ø pour prévenir la survenue des phénomènes thrombo-emboliques causés par augmentation passagère des plaquettes.

Ø Mais cette période est très limitée, elle varie entre 1 à 2 ans jusqu’à normalisation du taux de plaquettes.

CAT PROPREMENT DITE :

1. Devant un risque hémorragie:

Devant tout acte bucco-dentaire sanglant,

Une surveillance biologique régulière par:

INR (international normalized ratio) sa valeur cible comprise entre 2 et 3

TP (taux de prothrombine) entre 30% – 45%

Si INR inf. à 2 (soit un TP sup. à 45%)

Ø Pas de modification du traitement anticoagulant (acte chirurgical mineur), où le saignement est limité mais avec des procédés d’hémostase locale classique.

Si INR sup à 2 (soit TP inf. a 30%):

Ø L’intervention sera reportée, et le patient adressé au médecin pour modifier le traitement anticoagulant.

S’il y a une urgence, la prise en charge se fera en milieu hospitalier où le patient est gardé en observation, sous le contrôle de l’hématologue.

Le contrôle de saignement se fera grâce à l’usage des techniques locales de l’hémostase:

ü compression bi digitale.

-suture hermétique.

-application des agents hémostatiques(surgicel).

-compression par mise en place des gouttières réalisée préalablement au laboratoire

-usage de VC.

-une alimentation semi liquide sera recommandé pour limité tout traumatisme au niveau du site opératoire.

-S’il se produit un saignement post opératoire modéré, on utilise des anti fibrinolytiques en bain de bouche

2) devant un risque infectieux

Les patients splenectomisés sont sous antibioprophylaxie de longue durée, mais le risque de sepsis persiste indéfiniment . Donc il faut appliquer une antibioprophylaxie avant toutes actes dentaire.

le protocole de prevention du risque infectieux chez les cardiopathe (risque d’endocardite ) pourra être appliquée chez les patients splénectomisés:

Posologie et voie d’administration

Prise unique dans l’heure qui précède le geste

Pas d’allergie aux bétalactamines

Les posologies pédiatriques amoxicilline 75 mg/kg .clindamycine 15 mg/kg ,pristinamycine 25 mg/kg

Antiobioprophylaxie

CONCLUSION

Le rôle du praticien sera donc de s’assurer que son patient splénectomisé a bien reçu sa vaccination complète, de continuer d’assurer cette vaccination à intervalle régulier, d’éduquer son patient aux signaux d’alarme de la septicémie et de s’assurer que son patient dispose des antibiotiques non périmés à sa portée afin qu’il puisse commencer son traitement le plus vite possible.

BIBLIO:

Larras P., Ahossi V., Freysz M. Conduite à tenir chez le sujet à risque hémorragique. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Odontologie, 23-760-A-08, 2008.

the American Academy of Pediatric Dentistry Reference Manual 1996-1997, Antibiotic Chemoprophylaxis for Pediatric Dental Patients at Risk.

Elaine N. Marieb. Anatomie et physiologie humaines P. 752-755. 1999

Agnès Lefort Service de Médecine Interne Hôpital Beaujon Prévention du risque infectieux chez le patient splénectomisé

the Department of Surgical Education, Orlando Regional Medical Center. POST-SPLENECTOMY VACCINE PROPHYLAXIS

CHU Sainte- Justine, Service des Maladies Infectieuses Protocole de splénectomie et d’asplénie – décembre 2008

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Pharmacologie endodontique

Written by admin on 05 April 2011

Pharmacologie endodontique

L’évolution des concepts biologiques et des techniques a modifié l’approche des traitements

canalaires et a considérablement limité la pharmacopée endodontique.

Il apparaît que les solutions d’irrigation et les médications temporaires actuellement utilisées sont d’une

grande utilité, mais qu’elles ne répondent pas totalement aux critères requis.

Les progrès conjoints de la pharmacodynamie et des connaissances histologiques, physiologiques,

immunologiques et pathologiques de l’organe dentaire et de son environnement nous permettent cependant,

dans un souci d’efficacité et de tolérance, d’adopter, en fonction des circonstances cliniques, une attitude

thérapeutique subordonnée aux règles de la biologie

Introduction

Depuis des décennies, de nombreux agents thérapeutiques ont été

proposés pour répondre aux objectifs endodontiques : parage

canalaire, contrôle de l’infection et maîtrise de la douleur. Si

beaucoup ont disparu de notre arsenal thérapeutique, d’autres

résistent à l’épreuve du temps et ont même vu leurs indications se

multiplier au fur et à mesure de l’avancement des recherches et des

résultats cliniques obtenus.

L’évolution des concepts et des techniques endodontiques a

considérablement réduit la pharmacologie endodontique. Elle se

limite actuellement à quelques solutions d’irrigation et produits à

usage médical. Leur choix tient compte des objectifs recherchés, ainsi

que de la qualité et des contraintes des substances utilisées.

Solutions d’irrigation

L’irrigation contribue de façon très significative à améliorer les

résultats des manoeuvres endodontiques.

L’irrigant a deux actions complémentaires :

– une action physique liée à la quantité de solution utilisée ; sa

fonction essentielle est l’élimination mécanique des débris

intracanalaires par lavage et lubrification ;

– une action chimique liée aux qualités de l’irrigant, notamment à

son action solvante et déminéralisante, son activité antibactérienne

et sa bonne tolérance.

L’effet de l’irrigant est fonction de sa nature, de sa concentration, de

la température d’utilisation et du temps d’action. De nombreux

agents chimiques ont été proposés pour l’irrigation canalaire,

certains sont tombés en désuétude, essentiellement pour des raisons

de manque d’efficacité, de toxicité ou de difficultés d’utilisation etde conservation. C’est le cas des acides, des bases fortes et des

enzymes. D’autres, tels les dérivés chlorés, les oxydants et les

chélateurs, sont couramment utilisés car ils répondent mieux aux

critères requis.

DÉRIVÉS CHLORÉS

Parmi les dérivés chlorés, l’hypochlorite de sodium, utilisé à des

concentrations de 1 à 5%, reste, aujourd’hui encore, la solution

d’irrigation de choix en endodontie. La chloramine ne présente

aucun avantage particulier par comparaison avec l’hypochlorite de

sodium.

¦ Action solvante

Grossman [34] a démontré la supériorité de l’hypochlorite de sodium

sur les acides, les bases fortes et les dérivés oxygénés en ce qui

concerne son pouvoir solvant. La rapidité, l’efficacité de destruction

et de dissolution des tissus organiques et des débris nécrotiques sont

une aide appréciable lors du parage canalaire . La dynamique

instrumentale crée une agitation de la solution qui potentialise son

pouvoir solvant .

L’hypochlorite de sodium présente aussi l’avantage de détruire la

prédentine en mettant au jour le front de minéralisation , mais il a

un effet négligeable sur la dentine.

C’est l’action oxydante de l’hypochlorite de sodium sur les matières

organiques qui permet une dissolution rapide dès les premières

minutes de contact . Plus le pH se rapproche de la neutralité, plus

l’action oxydante est importante, mais plus la solution est instable

et toxique . Les solutions à pH 10 utilisées en France représentent

un bon compromis entre pouvoir solvant, stabilité et toxicité.

La cytotoxicité est proportionnelle à la concentration. Le problème

est donc de choisir la concentration minimale qui préserve un

pouvoir solvant suffisant, tout en assurant une action antiseptique

satisfaisante.

Pour Hand , les solutions à 5,25 % sont significativement plus

efficaces que les dilutions à 2,5, 1 et 0,5 %.

Rosenfeld et Sénia [72] estiment que les solutions à 5,25 % sont les

plus efficaces.

Thé obtient en 30 minutes une dissolution totale du tissu

nécrotique avec de l’hypochlorite de sodium à 3 %. Trépagnier ,

Gordon et Koskinen pensent qu’une concentration à 2,5 % est

largement suffisante.

Moorer et Machtou estiment qu’une concentration comprise

entre 0,5 et 2 %, associée à un renouvellement et une agitation de la

solution, est cliniquement suffisante.

Par ailleurs, Cunningham [14] a montré que l’élévation de la

température à 37 °C d’une solution d’hypochlorite de sodium à

2,5 % potentialise son pouvoir solvant sans altérer sa stabilité.

L’efficacité est alors comparable à une solution à 5,2 %. Cette idée

est confirmée par Abou-Rass .

¦ Action antiseptique

Dans un système canalaire infecté, le pouvoir antiseptique de la

solution d’irrigation permet de réduire le nombre de bactéries .

Il ressort des études précitées qu’une préparation canalaire réalisée

avec de l’eau distillée donne, lors de prélèvement immédiat, 20 %

de cultures négatives, alors qu’avec de l’hypochlorite de sodium

nous obtenons 80 % de cultures négatives. Si le prélèvement est

différé à 48 heures, le pourcentage de cultures négatives est de 3 %

pour l’eau distillée et de 50 % pour l’hypochlorite de sodium [3, 77]. Il

n’y a donc pas stérilisation canalaire mais assainissement [43].

L’action bactéricide de l’hypochlorite de sodium est liée à la

libération de chlore et d’oxygène et à la formation d’acide

hypochloreux. Le chlore, qui est un élément bactéricide très actif,

peut être fixé par la matière organique, empêchant ainsi la formation

d’acide hypochloreux. L’action solvante de l’hypochlorite de sodium

sur la matière organique entrave ainsi son action antiseptique [36]. Le

renouvellement de la solution est donc capital pour obtenir

l’efficacité antiseptique souhaitée.

De nombreux auteurs préconisent l’utilisation d’hypochlorite de

sodium à 5,25 % , estimant l’action antibactérienne « raisonnable

et suffisante » .

Si la concentration joue un rôle important dans l’activité

antimicrobienne, l’élévation de température semble en revanche sans

effet .

¦Toxicité

Les solutions d’irrigation sont susceptiblesde franchir le foramen

apical et d’entrer en contact avec les tissus vivants.

La toxicité relative de l’hypochlorite de sodium est le revers

inéluctable de son pouvoir solvant et de son efficacité antiseptique.

Elle est en rapport avec son alcalinité et sa concentration. Pour

réduire la toxicité, la majorité des auteurs préconise des dilutions

variant de 1 à 5,25 % et une technique d’irrigation appropriée. Mais,

cliniquement, une solution d’hypochlorite de sodium entre 0,5 et

2 % peut être utilisée en toute sécurité .

AGENTS OXYDANTS

Le peroxyde d’urée et le peroxyde d’hydrogène sont des oxydants.

Le peroxyde d’hydrogène ou eau oxygénée, de formule H2O2, est

l’agent oxydant le plus utilisé en endodontie.

La solution employée lors de la préparation canalaire est un soluté à

10 volumes. Elle contient 3 % en poids de peroxyde d’hydrogène et

peut dégager 10 fois son volume d’oxygène gazeux.

Action solvante

Les propriétés solvantes du peroxyde d’hydrogène sont quasiment

nulles, mais il possède une action hémostatique intéressante à

exploiter en cas d’hémorragie pulpaire.

¦Action antiseptique

Le peroxyde d’hydrogène est antiseptique par libération d’oxygène.

Son action est brève et rapidement neutralisée par les débris

organiques. C’est pourquoi de nombreux auteurs ont préconisé

d’utiliser en alternance les oxydants et l’hypochlorite de sodium

.

L’effervescence due à la libération de chlore et d’oxygène assainit,

désodorise et facilite l’élimination des débris hors du canal. Elle

augmente en outre la perméabilité tubulaire . Il semblerait

cependant que le rôle et l’importance attribués à cette effervescence

soient un peu exagérés .

¦ Toxicité

En cas d’utilisation d’eau oxygénée, il est recommandé de terminer

la préparation canalaire par un rinçage final à l’hypochlorite de

sodium afin de limiter les douleurs et les emphysèmes gazeux

postopératoires .

CHÉLATEURS

Les chélateurs ont une grande affinité pour les métaux

alcalinoterreux comme le calcium. Ces acides faibles réagissent avec

la partie minérale des parois dentinaires. Ils substituent aux ions

calcium des ions sodium qui se combinent avec la dentine pour

donner des sels solubles. La déminéralisation obtenue facilite ainsi

la pénétration et l’élargissement des canaux fins ou imperméables

.

Dès 1957, Nygaard-Ostby [59] préconise l’utilisation en endodontie de

l’acide éthylène-diamine tétra-acétique (EDTA) à des concentrations

variant de 10 à 15 %.

De ce produit sont nés deux dérivés, l’EDTAC et le REDTA, qui

résultent de l’adjonction d’agents mouillants, Cetavlont ou

cétrimide, qui majorent le pouvoir de pénétration et l’activité

antibactérienne.

L’addition de soude a pour effet de faire passer le pH de 4 à 7,4 %.

Cette notion de pH est extrêmement importante car les solutions à

pH augmenté ou neutre ont une action chélatrice plus importante

que les solutions acides . Pour Goldberg [28], l’efficacité maximale

du produit est obtenue au bout de 15 minutes, alors que Seidberg

pense que si l’action de l’EDTA est rapide, son pic d’activité est

maximal durant la première heure.

Weinreb et Meier préconisent, pour une meilleure efficacité, un

renouvellement de la solution toutes les 3 minutes.

De nombreux auteurs s’accordent à dire que seuls les chélateurs

peuvent éliminer les boues dentinaires , mais qu’ils semblent

totalement dépourvus d’action solvante sur les tissus organiques [88].

En revanche, l’utilisation successive d’EDTA à 17 % puis

d’hypochlorite de sodium à 2,5 % permet d’éliminer à la fois la

pellicule pariétale et les débris organiques [30, 87], améliorant ainsi

l’effet antibactérien .

Le RC-PREP mis au point par Steward est une combinaison

d’EDTA à 15 % et de peroxyde d’urée à 10 % dans une base de

propylèneglycol. Ce produit associe donc des actions chélatrice,

antiseptique et lubrifiante , mais sa capacité de nettoyage est

médiocre. La présence résiduelle au niveau des parois de nombreux

débris et d’une couche épaisse de boue dentinaire est probablement

liée à la viscosité du produit .

Parmi les acides organiques que l’on trouve naturellement dans

l’organisme, l’acide citrique possède des propriétés chélatrices et une

absence de toxicité.

L’utilisation en endodontie d’une concentration à 50 % améliore les

états de surface canalaire en agissant sur la partie minérale .

Son action solvante sur le tissu organique est limitée [83] et son

efficacité bactéricide varie selon les souches bactériennes et la

concentration de la solution utilisée .

Kaufman recommande, quant à lui, l’utilisation du salvizol qui

est apparenté à la famille des ammoniums quaternaires. Ce produit

posséderait une action solvante sur les matières minérales, un pH

neutre, une absence de toxicité, un large spectre antibactérien et des

propriétés fongicides. Berg ne partage pas cet enthousiasme.

SOLUTIONS ANNEXES

– L’eau distillée et le sérum physiologique sont des solutions

d’irrigation qui ne possèdent aucune propriété antibactérienne ni

solvante. Ils n’ont pas d’effet toxique et n’entraînent pas d’effet

secondaire. Ces irrigants sont fréquemment utilisés comme groupe

témoin lors d’expérimentation. Seule leur action de nettoyage

mécanique est recherchée et leur indication principale reste le

rinçage final .

– L’iode et l’iodure de potassium ont aussi été proposés comme

solution d’irrigation, mais leur effet antibactérien est discutable.

– La chlorhexidine et l’hexétidine sont des substances dont l’activité

antibactérienne est démontrée . Elles semblent un peu moins

efficaces que l’hypochlorite de sodium à 2,5 % sur les souches

aérobies et anaérobies, mais elles présentent une absence totale de

toxicité . Ces solutions d’irrigation font l’objet d’applications

prospectives.

Médications intracanalaires

temporaires

Plutôt que l’utilisation de substances antibactériennes puissantes,

c’est aujourd’hui le nettoyage et la mise en forme canalaire qui

constituent l’élément déterminant de la réussite des traitements

endodontiques . Le bien-fondé des médicaments intracanalaires

est donc remis en question et leur utilisation devient de plus en plus

restreinte. Leur rôle actuel est de s’opposer à une éventuelle

contamination entre les séances et/ou de compléter la désinfection

canalaire qui doit être antibactérienne et antienzymatique.

La flore endodontique d’une dent infectée se compose de 90 % de

germes anaérobies, avec un nombre réduit d’espèces bactériennes,

une vingtaine environ, et une à 11 espèces par canal . Il existe

une interdépendance et des relations nutritionnelles entre les espèces

bactériennes. Une sélection s’opère au sein du canal et un équilibre

écologique se met finalement en place.

Les médicaments placés dans la chambre pulpaire ou dans le canal

exercent leur activité antibactérienne par contact direct avec les

micro-organismes et/ou par émission de vapeurs de substances

volatiles.

ANTISEPTIQUES

Les antiseptiques chimiques et végétaux non spécifiques sont

intéressants à utiliser vu la diversité de la flore canalaire. À

concentration appropriée et par contact prolongé, ils sont efficaces

contre les bactéries, mais leur action non sélective peut causer de

sérieux dommages au niveau des tissus périapicaux et peut

interférer avec la guérison ou même l’entraver . Le choix d’un

antiseptique repose sur :

– des qualités physiques et notamment un grand pouvoir mouillant

et de diffusion qui permettent une action rapide, prolongée et en

profondeur ;

– des qualités biologiques telle une action antibactérienne,

antienzymatique, fongique et une absence de toxicité.

L’intensité de la réponse inflammatoire face à l’agression du produit

est fonction de la concentration du produit, de la quantité utilisée,

du pouvoir et du mode de pénétration, de la durée de contact avec

les tissus périapicaux et de leur potentiel de défense.

¦ Phénols et composés

Le phénol est un poison protoplasmique qui entraîne une

coagulation des protéines. C’est un produit volatil, légèrement

soluble dans l’eau, à tension superficielle basse et efficace à faible

concentration (1 à 2 %). Il possède un effet irritant important sur les

tissus vivants et présente un léger effet anesthésiant qui est entravé

par la présence de pus ou de protéines.

– Le phénol camphre associe des propriétés antiseptique et

analgésique. La libération lente du phénol, liée à sa dissolution, le

rend moins toxique tout en gardant un bon pouvoir antimicrobien.

– Le monochlorophénol présente une meilleure efficacité

antibactérienne que le phénol. Il agit sur 95 % des bactéries

endodontiques, il est efficace contre les champignons et il reste actif

en présence de sang, de protéines et de sérum, mais sa toxicité est

importante.

– Les thymols et les menthols possèdent une forte action antiseptique

et entrent dans la composition de nombreuses spécialités, mais leur

toxicité est identique à celle du phénol.

– L’eugénol est analgésique et antiseptique. Malgré un potentiel

irritatif élévé, il a cliniquement un effet calmant sur les tissus

vivants.

– La créosote est antiseptique et anesthésique, mais tout aussi

irritante que les autres dérivés phénoliques.

– Le métacrésylacétate possède d’excellentes propriétés sédatives,

mais une toxicité sévère sur les cellules et les tissus.

– Le crésol semble légèrement plus efficace et moins toxique que le

phénol.

¦ Aldéhydes

L’activité antibactérienne est due à l’action rapide des groupements

aldéhydes avec les groupes aminés des protéines cellulaires. Les

micro-organismes sont morts, mais ils peuvent encore être nuisibles

comme substance pyrogène.

– Le formol est une solution aqueuse à 40 % de formaldéhyde (gaz

soluble dans l’eau). C’est un antiseptique puissant et toxique, mais

combiné avec le crésol, le thymol ou d’autres phénols, il devient

moins irritant.

– Le glutaraldéhyde est moins volatil et a un poids moléculaire plus

élevé que le formaldéhyde. Son pouvoir irritant est, par conséquent,

considérablement diminué.

¦ Alcools

À concentration élevée, les alcools dénaturent les protéines

bactériennes. Ils sont faiblement antiseptiques et n’ont pas d’effet

sur les spores.

Ils sont utilisés comme solvants d’autres agents antiseptiques, mais

non recommandés comme médicaments intracanalaires.

¦ Halogénés

– Les dérivés chlorés sont des antiseptiques puissants, mais ils

possèdent une certaine toxicité.

– L’hypochlorite de sodium a une action antiseptique et solvante sur

les tissus organiques. La solution de 2,5 à 5 % peut être laissée dans

le canal comme médication temporaire, mais elle est plutôt utilisée

comme produit d’irrigation.

– Les chloramines sont des substances qui présentent d’excellentes

propriétés antimicrobiennes, mais un pouvoir lytique minimal sur

les tissus organiques. Ces amines chlorées sont stables, mais

irritantes et moins toxiques que les autres composés du chlore. À

une concentration comprise entre 2,5 et 5 %, elles représentent une

bonne alternative comme médicaments intracanalaires.

– L’iode est un produit bactéricide, antimycosique, antiviral,

sporicide et sédatif. Il conserve son activité antiseptique en présence

de matières organiques et il est peu agressif sur les tissus. La teinture

d’iode est réservée à la désinfection du champ opératoire.

– L’iodo-iodure de potassium à 2 % est antimicrobien et possède une

toxicité acceptable, mais ne semble pas très efficace sur la flore

endodontique.

Bien que très efficaces dans les infections canalaires, les antiseptiques

présentent une agressivité tissulaire importante et une perte

d’activité en présence de débris tissulaires qui risquent de causer

des dommages sévères aux tissus périapicaux et qui peuvent

interférer ou entraver la guérison.

Ces inconvénients majeurs font que ces médicaments disparaissent

de plus en plus de notre arsenal thérapeutique.

ANTIBIOTIQUES

Les antibiotiques sont bactéricides ou bactériostatiques et restent

actifs en présence des fluides tissulaires. En théorie, ils ne sont pas

irritants pour le périapex. Ils agissent par interférence ou

compétition avec les principales enzymes intervenant dans le

métabolisme des substances nécessaires au développement et à la

multiplication des bactéries.

Les principales spécialités utilisées en endodontie sont le Grinazolet

(métronidazole) et la Septomixinet (sulfate de polymixine B,

tyrothricine, néomycine) du laboratoire Septodont et le Cortexant

(sulfate de framycétine, acétate d’hydrocortisone) du laboratoire

Zizine. Ces antibiotiques sont parfois associés à des antiinflammatoires.

Ils sont introduits dans le système canalaire à l’aide

d’une lime ou d’un Lentulot dans le but de réduire rapidement les

manifestations aiguës. Mais leur utilisation peut être à l’origine de

manifestations allergiques, de sensibilisation et de résistance. De

plus, sur un plan strictement clinique, il faut noter que ces pâtes

antibiotiques présentent des excipients lysolubles qui sont difficiles

à éliminer des surfaces canalaires.

L’emploi de ces médicaments intracanalaires reste relativement rare.

CORTICOSTÉROÏDES

La mise en place de corticostéroïdes (dexaméthasone), après

préparation canalaire, diminue la douleur de façon significative dans

les 24 heures, mais ils altèrent les mécanismes de défense et rendent

les tissus périapicaux particulièrement sensibles à l’infection, c’est la

raison pour laquelle ils sont parfois associés avec des antibiotiques

à large spectre.

Ces médicaments sont des agents toxiques agissant localement. Ils

ne semblent pas générer les effets généraux néfastes des stéroïdes,

mais leur usage systématique comme médicament intracanalaire est

déconseillé.

HYDROXYDE DE CALCIUM

Parmi les médications intracanalaires temporaires, l’hydroxyde de

calcium proposé dès 1920 par Hermann [40] occupe, aujourd’hui

encore, une place de choix.

¦ Matériau

L’hydroxyde de calcium de formule Ca(OH)2, encore appelé chaux

hydratée, chaux délitée ou chaux éteinte, provient du mélange de

chaux vive (CaO) et d’eau.

C’est une fine poudre cristalline, blanche et instable qui, au contact

de l’air, se transforme en carbonate de calcium.

Son poids moléculaire est de 74,02 et son pH est voisin de 12,4.

Ce produit alcalin est donc agressif, mais sa faible solubilité dans

l’eau (1,19 g/L) s’oppose à la diffusion alcaline toxique.

L’hydroxyde de calcium peut être utilisé sous forme de préparation

magistrale ou commerciale.

La préparation magistrale est un mélange de poudre d’hydroxyde

de calcium pur avec du sérum physiologique ou de l’eau distillée.

Cette préparation, qui a la même radio-opacité que la dentine, est

condensée dans le canal à l’aide de fouloir.

Certains auteurs ont préconisé d’associer des anesthésiques, des

vasoconstricteurs, des antiseptiques, des anti-inflammatoires ou des

radio-opacifiants .

Les préparations commerciales sont nombreuses. Elles sont fluides

et associées au méthylcellulose pour les obturations canalaires

réalisées à l’aide d’un bourre-pâte.

Elles sont utilisées avec durcisseur pour les coiffages pulpaires.

¦ Propriétés

La majorité des propriétés de l’hydroxyde de calcium sont liées à

son pH élevé.

Élaboration de tissus calcifiés

L’hydroxyde de calcium, par son pH élevé et sa faible solubilité,

provoque, au contact du conjonctif, une altération de surface limitée.

Sous la zone de nécrose superficielle de 1 à 1,5 mm d’épaisseur et à

partir d’une matrice fibrocicatricielle induite par les fibroblastes,

s’édifie un tissu calcifié .

Placé sur une plaie pulpaire, l’hydroxyde de calcium permet la

formation d’un pont néodentinaire constitué, de la périphérie vers

le centre, d’une couche de fibrodentine atubulaire et compacte, puis

d’une zone polymorphe d’ortho- et de fibrodentine, enfin d’une

couche dentinaire structurée avec tubuli, prolongements

odontoblastiques, prédentine et odontoblastes .

Au niveau du desmodonte, ce sont les cémentoblastes et les

ostéoblastes qui vont, à partir des mêmes phénomènes initiateurs,

induire la formation de tissu ostéoïde et/ou cémentoïde .

L’édification de tissu minéralisé ne peut être induite que si

l’hydroxyde de calcium est placé directement sur les tissus vivants

non infectés .

Action antiseptique

L’ion OH est responsable de l’alcalinité de l’hydroxyde de calcium,

son pH à 12,4 lui confère un effet bactéricide et s’oppose à l’acidose

des tissus enflammés. Comme la majorité des antiseptiques, il est

cytotoxique mais sa faible solubilité limite cette action néfaste.

L’ensemble des auteurs s’accordent à dire que les propriétés

antibactériennes de l’hydroxyde de calcium en font un pansement

canalaire de choix, notamment en présence de canaux infectés et de

lésions périapicales. Mais il se résorbe rapidement et oblige donc à

le renouveler régulièrement.

Action hémostatique

Les propriétés hémostatiques de l’hydroxyde de calcium sont dues

à la présence de calcium qui est un facteur de la coagulation

sanguine. Son utilisation est donc préconisée, d’une part en cas

d’hémorragie consécutive à une hyperhémie pulpaire ou à une

surinstrumentation apicale, et, d’autre part, en présence de tissu de

granulation, de perforation ou de résorption apicale .

¦ Indications cliniques

Les propriétés de l’hydroxyde de calcium l’indiquent dans de

nombreuses situations cliniques.

Dent immature

Lors du traitement de la dent immature par apexogenèse ou

apexification, le coiffage direct du tissu pulpaire vivant à l’aide

d’hydroxyde de calcium permet d’obtenir un pont dentinaire

minéralisé qui isole la pulpe et lui permet de poursuivre

physiologiquement la maturation radiculaire et la fermeture apicale.

Sur les dents nécrosées, les stimulations successives à l’aide

d’hydroxyde de calcium induisent la fermeture apicale par

formation d’un tissu ostéocémentoïde.

Perforations iatrogènes, fractures radiculaires

En cas de perforations iatrogènes ou de fractures radiculaires, la

mise en place d’hydroxyde dans le canal, le plus rapidement

possible et durant plusieurs mois, va permettre d’obtenir, comme

dans le cas d’une apexification, une reminéralisation radiculaire. La

formation de tissu dur au niveau de la zone lésée va permettre

d’assainir et d’assécher le canal, permettant ainsi une obturation

endodontique définitive hermétique et durable .

Résorptions

L’hydroxyde de calcium est considéré à l’heure actuelle comme le

traitement de choix des résorptions.

En présence de résorptions internes, l’hydroxyde de calcium, par

son action caustique sur le tissu organique associée aux manoeuvres

des instruments endodontiques, permet l’élimination du tissu

pulpaire enflammé et conduit à l’arrêt du processus destructeur

évolutif en quelques jours .

Si la résorption interne a perforé la racine, une thérapeutique

transitoire à l’aide d’hydroxyde de calcium durant quelques mois

permet la formation de tissu minéralisé dans la zone lésée et la

réparation desmodontale, condition nécessaire avant la mise en

oeuvre de l’obturation canalaire définitive .

Quelle que soit l’étiologie, les résorptions externes traumatiques,

idiopathiques ou autres, sont traitées endodontiquement. Pour éviter

les processus de résorption dus aux éventuelles toxines de la pulpe

nécrosée, il est nécessaire de réaliser un parage canalaire, une mise

en forme et des stimulations à l’aide d’hydroxyde de calcium durant

environ 1 an.

La diffusion des ions OH dans les zones de résorptions augmente le

pH, diminue l’infection et l’inflammation, contrariant ainsi l’activité

ostéoclasique .

Nécrose pulpaire

L’hydroxyde de calcium peut, enfin, être utilisé comme médication

temporaire intracanalaire en présence de nécrose pulpaire avec ou

sans lésion périapicale.

L’hydroxyde de calcium, par la valeur élevée de son pH, possède

un effet antibactérien dépendant de la concentration en ionshydroxydes dissociés, il présente une capacité de dissoudre les tissus

nécrotiques et pompe les sérosités résiduelles.

Il est donc particulièrement indiqué dans les traitements des canaux

infectés mais aussi lors d’hémorragies consécutives à des

manoeuvres iatrogènes ou à une pathologie canalaire.

L’hydroxyde de calcium ne semble pas posséder de propriétés

spécifiques, mais il induirait des modifications tissulaires capables

de stimuler les réactions de défense et le potentiel réparateur des

structures dentaires et péridentaires.

Conclusion

L’activité thérapeutique des solutions d’irrigation et des médications

canalaires temporaires peut dépendre de paramètres maîtrisables comme

la concentration et la quantité de produit utilisé et, par conséquent, la

toxicité du produit, le contact avec le substrat (tissu organique ou

micro-organismes), la température de la solution et la présence ou non

de débris organiques intracanalaires. D’autres facteurs difficilement

contrôlables peuvent modifier leur efficacité thérapeutique. Il en est

ainsi de la virulence bactérienne, la résistance de l’hôte, la susceptibilité

ou la résistance microbienne. Il apparaît donc que, parmi les produits

utilisés, aucun ne répond totalement aux critères requis.

Mais les progrès de la pharmacodynamie, conjointement à l’évolution

des connaissances de l’organe dentaire et de son environnement aux

plans histologique, physiologique, immunologique et pathologique, ont

permis de dégager une attitude thérapeutique subordonnée en toutes

circonstances aux règles de la biologie. Ainsi, l’arsenal thérapeutique,

pléthorique il y a encore quelques années, est de plus en plus réduit.

L’évolution se fait dans le sens de la simplification et de la

normalisation. Une fois l’indication thérapeutique posée dans le

contexte opératoire, le souci d’efficacité et la tolérance biologique sont

les facteurs essentiels du choix de la solution d’irrigation et de la

médication canalaire temporaire..

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La place d’ORL en O.D.F

Written by admin on 09 April 2011

odf1.jpg”>La place d’ORL en O.D.F

L’examen orthodontique complet doit comprendre l’examen de l’ensemble de la denture, l’examen lingual, l’examen des voies aériennes supérieures afin d’objectiver les facteurs étiologiques fondamentaux quoique souvent ignorés. Ainsi, l’examen des fonctions, a savoir la respiration qui doit être nasale et se faire de façon habituelle et suffisante, qui permettra de mieux connaître son rôle dans le problème dysfonctionnel et morphogénétique du patient.

II – Problème d’insuffisance respiratoire

•Il existe des interactions entre les problèmes d’insuffisance respiratoire, et en particulier l’insuffisance respiratoire haute, et les matrices fonctionnelles de l’appareil stomatognatique en formation.

•D’après les travaux de Linder – Aronson (1960) ; Harvold (1968) ; Château, Heskia et Chassignol (1959) ; Talmant, Rouvre, Thilbut et Turpin (1982) et enfin le symposium de Virginia Beach (1987) ; Il est difficile de nier le rôle de l’obstruction respiratoire haute dans l’établissement de comportement linguaux anormaux, générateurs de déséquilibres au sein des matrices fonctionnelles lors de la morphogenèse de l’appareil stomatognatique .

•Le conduit des voies aériennes supérieures est complexe et hétérogène dans sa structure comme dans sa fonction ; Il comprend différents passages en chaîne, dont les possibilités de constriction ou de l’obstruction à chaque niveau jouent un rôle sur l’ensemble du flux respiratoire nasal unilatéral, nasal bilatéral, oral et oro-nasal combinés.

La langue prend donc un comportement spécial (en tuile) le plus souvent pour permettre le passage d’une colonne d’air nécessaire et suffisante, de ce fait la langue peut avoir besoin de trop d’espace du fait d’une mobilité importante et tonique soit d’une macroglossie qui est capable d’entraîner soit une biproversion soit une prognathie mandibulaire soit un « obtusisme » soit même une « longue face ». Ce manque de place est parfois aggravé par des amygdales volumineuses et enflammées .

D’autre part, les grosses amygdales allaient parfois de pair avec une dolichomandibulie.

Enfin, si la filière respiratoire est de section trop étroite, la résistance à l’asphyxie nécessite souvent la propulsion mandibulaire.

C’est l’existence de ces associations qui explique la gène des déformations graves, c’est à dire relevant de la chirurgie orthognatique (dolichomandibulie importante, obtusisme, face longue) ; et pourquoi des statistiques venant de thèses américaines n’ont pas été capable de déceler de corrélation clinique entre les éléments linguaux, ORL et les déformations, allant jusqu’à les nier : leurs recherches ne considéraient qu’un facteur à la fois, alors qu’il s’agit d’évènements multifactoriels.

III – L’examen ORL simplifié au cabinet de l’orthodontiste :

ØLe but de cet examen simplifié n’est pas de faire un examen définitif, empiétant sur les responsabilités de l’oto-rhino-laryngologiste.

ØNous devons nous contenter d’un dépistage des problèmes évidents, ou même simplement de la transmission des connaissances apportées par l’anamnèse lors de notre examen clinique, puis notées sur la fiche d’orthopédie dento-faciale.

ØDe plus, nous nous devons de faire connaître à l’oto-rhino-laryngologiste le fruit de nos observations céphalométriques.

-La question doit donc être abordée selon différents plans :

A)L’interrogatoire lors de l’examen initial

§L’interrogatoire doit rechercher tout problème antérieur ayant pu affecter les voies aériennes supérieures.

§En dehors de l’aspect physique du patient qui peut donner d’emblée une impression dite de « faciès adénoïdien » bien caractéristique, il convient d’observer le comportement fonctionnel naturel du sujet. :

§A-t-il, de manière habituelle, les lèvres en opposition, bien fermées, ou ouvertes ?

§Pratique t-il des interpositions digitales ou d’objets ?

§Le patient respire t-il par la bouche ou par le nez ?

§Ronfle t-il ?

§Lors d’un effort, respire t-il par le nez, par la bouche et par le nez, ou seulement par la bouche ?

§Le patient a-t-il des rhumes récidivants, des allergies, des angines, des problèmes d’otite ?

§Ces problèmes ont-il motivé l’intervention du médecin, du pédiatre, de l’oto-rhino-laryngologiste, ou de l’allergologue ?

§Quand ? Qu’a t-il été effectué ?

§Y’a t-il un traitement médical à long terme ?

§Lequel ?

§Y’a t-il eu chirurgie ? De quel type ? Y’a t-il eu des examens fonctionnels, des radiographies, une étude dynamique en cinefluoroscopie ?

§Quels en sont les résultats ?

§Peut-on en avoir communication ?

§Un tel interrogatoire, ou encore la lecture d’un carnet de santé bien tenu, permettent de savoir si le problème des voies aériennes hautes a déjà été soulevé pour un patient donné.

§Il peut suggérer la nécessité d’une investigation plus poussée, afin de lier notre intérêt diagnostique (la recherche de l’étiologie d’un trouble de la morphogenèse) aux considérations fonctionnelles conditionnant le futur bien être du patient.

§Un tel interrogatoire peut souvent montrer que le problème d’une dysfonction des voies aériennes hautes n’a jamais été soulevé pour un patient qui, par ailleurs, semble en avoir un besoin évident.

B)Un test préliminaire

Dans tous les cas où l’on veut tester rapidement la perméabilité nasale, des tests simples et de réponses immédiate peuvent être employés.

On peut suggérer l’utilisation d’un miroir froid (miroir de Glatzel), placé sous les narines et apprécier la buée déposée de façon symétrique ou non lors de l’expiration.

Par la mesure de la tache de buée, on peut extrapoler des mesures de perméabilité narinaire individuelle.

De plus, on peut noter la rapidité de la disparition de la trace sur le miroir, par simple évaporation, ou lors de l’inspiration. Cette observation donne une idée du flux.

On peut observer alternativement une narine puis l’autre et en observer les conséquences sur le comportement du patient.

Peut-il respirer par la narine laissée libre ?

Doit-il ouvrir la bouche grand en urgence pour respirer ?

On peut obstruer la bouche. Pour ce faire, l’utilisation d’une bande adhésive peut permettre un « scellement » temporaire de la fuite labiale. Pour éviter tout effet de panique chez l’enfant, nous faisons toujours précéder la mise en place du sceau sur les lèvres par une démonstration sur nous même, avec enlèvement en douceur de la bande adhésive.

L’observation des conséquences de l’obstruction du conduit oral peut, très vite, donner des signes révélateurs :

-Des enfants suffoquent et arrachent eux même la bande adhésive

-D’autres changent de rythme respiratoire

*Enfin, certains ne semblent pas affectés.

Parmi ces derniers (ceux qui changent seulement de rythme respiratoire et ceux qui ne semblent pas affectés par l’obstruction du conduit oral), un exercice complémentaire simple permet de révéler une dysfonction du débit nasal dont le potentiel de conséquences pathogènes peut affecter le cours de la morphogenèse.

Le patient est prié de se tenir debout, lèvres scellées, les bras le long du corps, puis de se baisser brusquement en expirant très fort et en levant les bras à l’horizontale.

Ensuite, une inspiration forte, en se redressant, est accompagnée de la remise des bras le long du corps.

Cet exercice est répété à raison d’un cycle de mouvements (haut et bas) toutes les deux secondes

Les enfants présentant des anomalies du débit nasal perdent l’équilibre avant le trentième cycle (vers le dixième cycle en moyenne).

Cette approche clinique pourrait être avantageusement enrichie par des mesures de flux , par une rhinomanométrie.

Nous ne pensons pas que ces enregistrements scientifiques deviennent du domaine de la pratique quotidienne.

Toutefois, il existe un petit appareil, peut couteux, facile à utiliser, soit oralement, soit par narine (après modification de l’embout), c’est le comparateur oro-nasal (Cieros, Paris).

Ce petit appareil donne une mesure approximative en litre/minute qui permet d’utiles comparaisons à des fins diagnostiques (comparaison avec des valeurs moyennes, normales), qui surtout, plus tard, au cours des contrôles post thérapeutiques (comparaisons avec les flux enregistrés avant et après une intervention oto-rhino-laryngologique ou après un temps de thérapeutique orthopédique.

C)L’examen au fauteuil

Cet examen, visuel, ne donne accès chez l’orthopédiste qu’à un aspect de la chaîne possible des obstructions : les amygdales.

Cependant, il demeure important car il permet de révéler, puis d’exposer simplement à la famille, un problème oto-rhino-laryngologique latent.

Pour l’effectuer, nous utilisons un simple miroir dentaire jetable ou un abaisse langue et un bon éclairage.

En demandant à l’enfant de tirer la langue et de faire (Ahhhh…) on déprime vers le bas le dos de la langue et l’on tire la pointe vers l’avant.

On peut aussi demander à l’enfant d’aspirer doucement par la bouche, ce qui soulève le voile. Les amygdales deviennent alors visibles. Nous les montrons à la famille.

Il faut savoir que chez l’enfant, en croissances, les amygdales sont normalement saillantes et que leur taille n’est alors pas négligeable.

De plus, leur volume varie avec l’âge et avec l’histoire médicale du patient (il existe une courbe de croissance des organes lymphoïdes, elle est totalement indépendante de la courbe de croissance linguale ou celle des structures osseuses).

-Une appréciation de la turgescence des amygdales, de leurs cryptes et de leur infection, de leur volume général (certaines amygdales se touchent sur la ligne médiane ‘’Kissing tonsils’’, permet très vite de se faire une idée de l’obstruction potentielle pharyngée.

-Après cette observation, toujours légèrement déplaisante pour un enfant appréhensif, la langue doit être relâchée. Pendant que l’enfant reprend son souffle, il est intéressant de regarder la disposition du dorsum de la langue.

-En cas d’encombrement nasal chronique, on peut noter que le dos de la langue forme une gouttière antéro postérieure significative ‘’en tuile’’ : C’est une des anomalies de posture, ‘’de survie respiratoire orale’’, capable d‘altérer la fonction , donc la forme, lors de la morphogenèse de l’appareil stomatognatique.

-Enfin, les insertions du voile du palais sont examinées. Insertions antérieures et postérieures sont écartées par de grosses amygdales enchâssées. Certaines insertions de piliers postérieurs sont fort distantes et décalées vers le bas par rapport aux antérieures. Elles offrent l’image d’un ‘’double voile’’ souvent impliqué dans le rétrécissement de la lumière oro-pharyngée, ainsi que dans la mise en posture avancée de la langue. Son importance dans l’apnée du sommeil est grande.

D) Confrontation des découvertes de l’examen et des clichés radiologiques :

-Cette suite de remarques cliniques permet d’orienter un examen à visées oto-rhino-laryngologiques des céphalogrammes et ce, pendant la consultation.

-Des clichés téléradiographiques ont donc été demandés préalablement.

-Il est important, pour nous, d’avoir une appréciation tridimensionnelle exacte du problème des obstructions.

-Nous demandons donc trois clichés :

-Un téléprofil (norma lateralis).

-Une téléradiographie de face (frontale)

-Une téléradiographie verticale (incidence de Hirtz).

-Les panorex et autres orthopantomogrammes qui donnent une vue d’ensemble de la denture, laissant apparaître une image fort déformée des fosses nasales.

-Ces documents peuvent cependant permettre d’évoquer un diagnostic d’obstruction à confirmer par des moyens plus précis.

-Pour ces clichés, nous suggérons au technicien de bien mettre en valeur les tissus mous. La numération des clichés et l’utilisation discrète d’un produit de contraste (baryté) peuvent s’avérer fort utile. Nous limitons l’usage de ce dernier au tracé d’une ligne postéro antérieure sur le milieu de la langue.

-Nous faisons déglutir une fois et prenons le cliché de façon constante une seconde après la déglutition.

-Cette technique est valable pour les trois incidences décrites et donne une bonne constance de situation des tissus mous sur nos clichés.

D – 1- Sur le téléprofil

-En commençant par :

ØL’orifice des narines

ØOn suit le chemin nasal en notant les formes des cornets

ØImmédiatement après, plus en arrière, notre attention sera attirée par l’encombrement des végétations adénoïdes.

ØOn s’attachera ensuite à observer le voile du palais, le dos de la langue, la paroi postérieure pharyngée dans leurs rapports relatifs.

-L’interprétation des distances entre les structures ne prend pas tout son sens sur les téléradiographies. Elle exigerait, en fait, la dynamique de la ciné fluoroscopie pour être valable (voir plus loin), cependant :

.La masse adénoïdienne.

.L’épaisseur de la luette et du voile ainsi que leur proximité du dos de la langue.

.La position de la langue et sa distance de la voûte palatine.

.La situation du voile de la langue et de la paroi postérieure pharyngée, peuvent dénoter assez clairement une fonction respiratoire à prédominance orale ou nasale. Il suffit de lire le trajet plus sombre de la colonne d’air et de l’interpréter avec un peu de bon sens.

-Plus en dessous, on peut souvent reconnaître la masse amygdalienne : il faut pour cela une certaine habitude. De grosses amygdales influent sur la posture de la partie dorsale postérieure de la langue que l’on voit s’incurver.

-Il est à noter que tous ces comportements sont accentués en cas d’épisodes inflammatoires.

-La cinéfluoroscopie, bien sûr, quand elle est possible, on rend encore mieux compte.

-L’utilisation d’une règle souple, sur une téléradiographie latérale, objective aisément l’obstruction de la filière respiratoire.

D – 2 – De face :

L’observation de la téléradiographie de face est souvent trompeuse. Elle présente la cavité nasale et ses cornets qui semblent souvent plus obstructifs que dans la réalité. Là encore (voir plus loin), l’étude en cinéfluoroscopie ‘’de face’’ en faisant opérer des mouvements d’élévation, puis d’inclinaison de la tête, serait plus révélatrice. Elle montrerait que le passage de l’air autour des cornets s’effectue assez médialement (près de la cloison nasale) et que la meilleure vue du passage se trouve lorsque les rayons X sont parallèles au grand axe du cornet inférieur. Cet axe n’est ni très constant ni très linéaire. On peut demander au radiologiste de se baser sur le téléprofil, pour choisir une incidence non plus tout à fait de face mais légèrement inclinée, donnant un cliché perpendiculaire aux grands axes des cornets inférieurs.

D – 3 – L’incidence de Hirtz :

-Est, du point de vue oto-rhino-laryngologique, surtout révélatrice de problèmes d’asymétrie. Elle permet de mettre en évidence une déviation de la cloison.

-On y voit, de plus, clairement les cornets et leurs rapports avec la cloison nasale.

-L’un des avantages importants de cette tentative d’étude tridimensionnelle sur clichés téléradiographiques est de montrer au patient et à la famille, même si c’est de façon un peu schématique et inexacte, qu’il peut exister un problème d’obstruction nasale.

-Cette prise de conscience permet d’avoir des bases pour conseiller fermement la consultation avec l’oto-rhino-laryngologiste.

-Celle-ci sera alors accompagnée d’examens et d’études complémentaires.

-Au total, cet ensemble de remarques nous permet déjà de nous faire une idée du problème oto-rhino-laryngologique. Ceci nous justifie, si besoin est, dans notre demande de l’aide de l’oto-rhino-laryngologiste.

IV – Interprétation céphalométrique oto-rhino-laryngologique

•L’Interprétation céphalométrique en oto-rhino-laryngologie est fort entachée par des problèmes tridimensionnels. En étudiant le cliché en ‘’norma lateralis’’ des mesures ont été proposées.

•Il s’agit par exemple de : « la plus courte distance entre la masse adénoïdienne et la paroi postérieure de la tubérosité maxillaire (Hibbert et Stell 1979).

•« la distance du point pterygo maxillaire au tissu adénoïdien mesurée sur la ligne joignant ce point au milieu de ‘’S.Ba’’ ( Linder, Aronson et Henrikson 1973).

•Leur origine et leur terminaison sont, bien évidemment, sur des plans différents, ces mesures ne représentent donc pas bien la vision clinique de l’oto-rhino-laryngologiste.

•Pour nous, elles donnent un faux aspect scientifique à une simple appréciation bidimensionnelle.

•Pour simplifier, mais dans le même ordre de précision, nous avons pour habitude de simuler la courbe la plus naturelle (directe) pour le conduit nasal postérieur, en plaçant  sur la téléradiographie une réglette plastique souple . Selon la direction de la paroi postérieure pharyngée (verticale) puis en la galbant vers le conduit narinaire.

Ce qui dépasse en avant cette limite définie par la réglette, peut être considéré comme ‘’excès’’ .

Ce simple test, sans valeur de mesure, est évocateur du problème d’obstruction adénoïdienne préopératoire, il peut alors permettre des mesures fort parlantes, hélas sans plus de valeur scientifique que les précédentes..

Les amygdales pharyngiens s’étudient mal, sauf sur les téléprofils numérisés. L’œil exercé finit par reconnaître une zone ‘’en amande’’ (amygdaloïde), fort imprécise, et ne permettant pas la différentiation entre droite et gauche.

Les seules observations intéressantes à ce niveau tiennent à l’étude de la partie postérieure de la langue, en regard des amygdales.

Sa rétraction ou translation antérieure représente une anomalie de comportement lingual, secondaire à l’encombrement pharyngé. Elle prend une valeur étio-pathogénique.

L’étude des cornets dans la lumière nasale ne peut pas se faire sérieusement sur les téléradiographies frontales.

En fait, il faut tenir compte de l’orientation de la tête et chercher l’angle sous lequel le passage de la colonne d’air est visible.

Seule la cinéfluoroscopie, avec un protocole d’examen satisfaisant, peut apporter une solution radiographique à ce problème. Bien sûr, l’examen direct endoscopique au cabinet de l’ORL est primordial.

V- Examen cinéfluoroscopique

•L’examen cinéfluoroscopique, à l’amplificateur de brillance ou les techniques radio- cinématographiques sont des techniques fort anciennes et éprouvées. Elles ne sont pas encore entrées dans le domaine courant du diagnostique orthopédique.

•On connaît- les travaux de recherche de N. bullot et les progrès ainsi obtenus dans l’interprétation des effets d’appareillage insérés dans l’ensemble stomatognathique, mais on connaît aussi les contraintes des irradiations excessives provoquées par des examens radiographiques prolongés.

•Alors l’amélioration des techniques électroniques autorise maintenant des séances de deux à trois minutes sans plus de danger qu’un cliché teleradiographique. Ces examens apportent l’élément dynamique.

•La muance des tons , grâce au contraste variable à l’infini permet de bien interpréter les tissus mous , les orientations les plus variées, en continue permettent de choisir l’image la plus parlante, ces examens sont aisément enregistrés sur bande magnétique et permettent l’arrêt sur l’image.

•Revoir à loisir l’examen dynamique radiographique d’un cas est devenu indispensable en orthopedie – dento – facial. C’est souvent à la 3éme ou 4éme lecture de ces vidéo – cassettes que se révèle l’explication d’une dysfonction

•De plus la comparaison dans le temps des examens cinéfluoroscopiques sur 2 écrans jumelés, permet , si le protocole d’examen à été standardisé , de faire des études parallèles précieuses sur le gain réel obtenu grâce a une thérapeutique ou un geste opératoire.

VI – Quand l’orthodontiste a-t-il besoin de l’oto-rhino-laryngologiste ?

•A la lumière de ces quelques réflexions , il semble évident que l’orthopédiste dento-facial doive demander le concours de l’oto – rhino- laryngologiste vraiment compétent à chaque fois que des anomalies de la croissance au niveau de l’appareil stomatognathique semblent liées a une insuffisance respiratoire.

•Mais bien peu d’oto-rhino-laryngologistes sont au fait de nos problèmes en orthopédie dento – faciale .

•En particulier, bien peu connaissent les rapports prioritaires entre une dysfonction respiratoire et les anomalies de la morphogenèse.

•Il y a des oto-rhino-laryngologistes qui ne demandaient qu’a approfondir les questions que nous posions pour mieux résoudre les problèmes communs et coopérer, mais on a aussi des praticiens qui sont totalement opposés a une réflexion sur les responsabilités de la respiration orale dans la morphogenèse d’un « faciès adénoïdien ». D’autres , enfin, ne ressentent pas clairement les priorités physiologiques de la croissance , Ils laissent ainsi passer pour des raisons médicales mineurs des moments essentiels pour l’action orthopédique : il est donc irresponsable d’adresser nos patients, indifféremment aux uns ou aux autres.

VII- Quand l’oto-rhino-laryngologiste a-t-il besoin d’un orthodontiste ?

•L’oto-rhino-laryngologiste bénéficie lui aussi de la collaboration avec l’orthopédiste dento – facial.

•Il est apparu que des populations d’enfants traités par adénoïdectomie et amygdalectomie suivies d’un traitement d’expansion palatine haute et d’exercices respiratoires ( coopération oto-rhino-larynyologique et orthopédique ) conservaient de façon beaucoup plus durable les améliorations post opératoire . La respiration par les voies nasales de plus, normalise la fonction des muqueuses des voies aériennes supérieures.

VIII- Diagnostic :

•Outre les cas cliniques connus (faciès adénoïdien ; palais ogival) ou les propositions d’expansion maxillaire se couplent à l’amélioration du débit respiratoire nasal , avec ou sans intervention de l’ O. R. L nous pensons que le diagnostic morphologique et fonctionnel préalable de l’O. R. L.

•En effet, les comportements lingual et vélaire dépendent de la fonctionnalité respiratoire haute, on connaît leur importance sur la morphogenèse.

•L’évaluation de la pathogénicité d’une langue (en cas de syndrome prognathique , comme dans certains cas d’hypomandibulie ) ne peut devenir significative que lorsque l’environnement oto-rhino-laryngologique a été assaini.

•Il en est de même pour les problèmes d’interposition de doigts et d’objets divers.

•La thérapeutique normalisatrice de la fonction respiratoire haute est donc un préalable au diagnostic étiologique orthopédique final.

IX – Thérapeutique

1-But :

•L’insuffisance respiratoire peut être consécutive au dysfonctionnement de l’un de ses passages en chaîne. Mais il demeure illusoire, par une thérapeutique irréfléchie et trop simpliste, d’éliminer arbitrairement et systématiquement un seul obstacle (amygdalectomie adénoïdectomie ou turbinectomie partielle isolée) tout en croyant libérer les conduits aériens supérieurs.

•L’objet d’une approche orthopédique en oto-rhino-laryngologie ou d’une approche oto-rhino-laryngologique en orthopédie dento-faciale est l’obtention de la perméabilité optimale des voies aériennes supérieures, dans leur ensemble, il est donc nécessaire de considérer une approche globale de ces problèmes oto-rhino-laryngologiques.

2- Principe :

•L’amélioration de la perméabilité des voies aériennes supérieures consiste à bien localiser l’obstruction ou des obstructions : c’est à dire du ou des rétrécissements dysfonctionnels.

•L’action correctrice est initialement essentiellement morphologique, réparatrice, son lieu d’élection peut être nasal ou pharyngé, voire oral (turbinectomie partielle, luxation du cornet inférieur, adénoïdectomie, amygdalectomie, chirurgie vélaire, glossoplastie), mais l’effet recherché peut être obtenu par des méthodes variées : médicales seules, orthopédiques, chirurgicales seules ou par un mélange de techniques orthopédiques et chirurgicales associées à des méthodes médicales.

•Il a apparu, cliniquement que l’action de la chirurgie d’ORL seule, non suivie de modifications structurales et fonctionnelles orthopédiques n’aboutissait pas toujours à des progrès durables de l’amélioration de la ventilation nasale.

•Il convient donc d’effectuer un temps de thérapeutique orthopédique post oto-rhino-laryngologique : comprenant des expansions et des exercices de respiration forcée, afin de normaliser la structure, puis la fonction au sein des matrices fonctionnelles des voies aériennes hautes et de l’appareil stomatognathique. C’est une observation nouvelle, et elle est essentielle.

•A l’inverse, nous avons noté aussi que certaines étapes de l’orthopédie pré orthodontique deviennent aléatoires, impossibles, voire contre-indiquées, si les conduits des voies aériennes hautes demeurent dysfonctionnelles.

•L’adaptation thérapeutique structurale, dans ces cas s’effectue très anormalement autour d’une dysfonction linguale, elle-même secondaire à la dysfonction respiratoire.

•Un temps oto-rhino-laryngologique s’impose donc souvent non seulement pour faciliter, mais surtout pour permettre le succès d’une thérapeutique orthopédique contrôlée.

3- Action thérapeutique sur l’environnement du carrefour linguo-pharyngé .

•La zone d’influence oto-rhino-laryngologique n’est pas sous notre contrôle direct. Nous devons apprendre à lire les signes cliniques et radiologiques d’une dysfonction des voies aériennes supérieures, savoir communiquer avec les oto-rhino-laryngologistes compétents et profiter de leur expertise.

•Cependant, nous devons insister ici sur l’ambiguïté de l’évaluation oto-rhino-laryngologique.

•L’état de santé de la muqueuse n’est plus un critère suffisant de non intervention O.R.L., il existe des impératifs morpho-génétiques tel que : le volume des amygdales, des végétations adénoïdes prend un rôle prépondérant dans la posture et la fonction linguale, par là même l’encombrement pharyngé doit être traité et devient une indication majeure d’intervention.

•D’autre part, la fonction aérienne haute doit être possible pour autoriser une morphogenèse harmonieuse de l’appareil stomatognathique. Ceci peut conduire à des interventions au niveau des structures nasales.

3 – a – Action médicale

•L’action médicale, chère aux ORL, reste extrêmement précieuse. Cependant, il est rare que le problème d’obstruction se lève seulement du traitement médicamenteux. Il Convient donc de contrôler l’amélioration du flux aérien nasal, de contrôler la posture linguale en relation avec les masses lymphoïdes de l’anneau de Waldeyer (cliché téléradiographique de profil, cinéfluoroscopie).

•En cas d’insuffisance du débit aérien, il faudrait exiger la correction morphologique chirurgicale O.R.L.

3 – b – Action chirurgicale :

• L’action chirurgicale a été définie comme une action « globale » car son but n’est pas spécifique et limité à une action sur les végétations adénoïdes ou les amygdales. Mais il n’est atteint que grâce à une concertation d’actions significatives établissant une fonction respiratoire nasale satisfaisante.

•Cette action a été décrite depuis 1978 sous le nom « chimney sweep » c’est à dire « le petit ramoneur ».

•Ils ont pensé que l’emploi d’une terminologie simple, imagée, pourrait rendre le plus grand service dans leurs communications avec les patients, il s’est avéré que cet usage a permis, de plus une parfaite communication avec les spécialistes.

•« Petit ramoneur » : ce concept contient, en l’essence, la globalité de tout ce qui gène le passage de l’air doit être nettoyé.

•Le patient n’est alors pas surpris de la variété de techniques oto-rhino-laryngologiques proposées pour parvenir au but.

•D’autre part, le terme de « petit ramoneur » n’est pas spécifique et le spécialiste oto-rhino-laryngologiste garde le choix de la thérapeutique qu’il veut appliquer sélectivement ou globalement dans la sphère oro-pharyngo-nasale sur autant de maillons de la chaîne dysfonctionnelle que nécessaire. Alors, le « petit ramoneur » s’attaque à tout ce qui obstrue la filière.

•Donc « le petit ramoneur » comprend :

Un temps nasal qui peut aller de la turbinectomie partielle à la luxation du cornet inférieur, voire à la chirurgie du septum . Mais la turbinectomie a eu mauvaise réputation. Avant les techniques sous guidage endoscopique, il était fréquent, dans les interventions aveugles, de laisser une brèche de tissu osseux dénudé : ce qui entraînait saignement et croûtes. L’évolution technique et les pansements chirurgicaux ont balayé ces problèmes.

•On attribue aux cornets un rôle de ‘’turbine’’ physiologique : circulation d’air, effet centrifuge, réchauffement de l’air sont, bien entendu, totalement supprimés en cas de gros cornets engorgés, formant une obstruction nasale majeure.

•La luxation des cornets et la respiration forcée nasale n’améliorent pas sensiblement ces fonctions. Leur effet n’est pas durable.

•Il est apparu que la turbinectomie partielle sous guidage endoscopique était de loin, la solution de sagesse restaurant de façon optimale les fonctions nasales.

•Mieux vaut un passage aérien nasal avec faible effet de turbine mais constant et sûr que pas de passage nasal du tout.

•Un temps adénoïdien Þ adénoïdectomie

•Un temps amygdalien Þ amygdalectomie

•Le « petit ramoneur » peut de plus comprendre :

•Un temps vélaire : extrêmement rare

•Un temps lingual à type de glossoplastie sélective. En effet, l’action chirurgicale tend à réduire le volume lingual à un niveau tel que le comportement lingual normal de la langue pourra être établi ou rétabli.

•La quantité d’ablation tissulaire lors de cette intervention doit donc être préalablement, correctement apprécié.

•Le site de l’intervention doit aussi faire l’objet d’une étude, tant il est important de conserver les fonctions essentielles et de supprimer seulement les effets contraires à une morphogenèse ou une adaptation favorable.

•Quoi qu’il en soit, le concept du « petit ramoneur » a bien simplifié nos relations professionnelles en laissant chacun prendre ses responsabilités, dans un domaine où les frontières sont encore mouvantes et mal définies

3 – C – Action orthopédique

•L’effet de la chirurgie ORL est magnifié par orthopédie post-opératoire. Les expansions et exercices respiratoires selon Gudin et Macary prennent alors une valeur maximale, au point que des oto-rhino-laryngologistes modernes, bien avertis de leur bienfaits médicaux, prescrivent maintenant des traitements de respiration forcée pratiquée chez les orthopédistes dento-facial pour compléter certains de leurs traitements.

Enfin :

•La thérapeutique orthopédique a pour effet la modification normalisatrice des structures pour permettre la normalisation des fonctions, qui sera suivie en principe de la normalisation structurale et fonctionnelle de croissance.

•Tout problème de perméabilité respiratoire affectera un élément au moins des matrices fonctionnelles de l’appareil stomatognathique et en plus, de nombreux systèmes fonctionnels intriqués et coordonnés.

•Réaliser une orthopédie corrective sans normalisation des voies aériennes supérieures préalable, conduirait à des compromis incorporant des éléments pathogènes actifs dans l’ensemble stomatognathique en croissance.

•Il serait illusoire d’espérer contrôler la thérapeutique dans de tels cas. Le résultat final ne peut alors être qu’aléatoire, basé sur des sollicitations imprévues de processus d’adaptation compensatoires.

•La thérapeutique normalisatrice de la fonction respiratoire haute est donc un préalable à la thérapeutique orthopédique, tant structurale que fonctionnelle.

X – Conclusion

•L’orthopédiste dento-facial ne peut négliger l’examen des voies aériennes supérieures de ses patients. Il ne peut compter résoudre les anomalies de la morphogenèse sans incorporer dans son diagnostic et dans son plan de normalisation thérapeutique l’un des éléments qui affecte le plus la langue dans sa posture et son comportement.

•Pour bénéficier de l’apport indispensable oto-rhino-laryngologique, il convient d’approcher le problème de façon médicale multidisciplinaire et comprendre que la normalisation des voies aériennes hautes passe avant toute tentative de thérapeutique orthopédique.

•De plus, des techniques orthopédiques, d’effet illusoire sans une fonction nasale efficace, prennent un sens nouveau lorsque celle ci est restaurée.

•Elles conduisent certains oto-rhino-laryngologistes à nous demander de pratiquer des expansions et faire exécuter des exercices respiratoires pour leurs propres patients.

Bibliographie

•Orthopédie dento-facial tome 2

*Michel Chateau

Gerard Janvier

Jacqueline Kolf

Patrice Lambertin

Edith Lejoyeux

Henri Petit

Julien Philippe

Jean Psaume

• E.M.C tome 11

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le mal de dos et si vous pensiez aux dents?

Written by admin on 09 April 2011

le mal de dos et si vous pensiez aux dents

Il existe de plus en plus de personnes qui souffrent de tensions et de douleurs musculaires dans la région du crâne, du dos, du cou, des épaules, de l’articulation temporo-mandibulaire ( ATM ) ou , et de la face dont ils n’arrivent pas à trouver et à expliquer l’origine. L’explication qu’on leur donne à ce sujet n’est, dans la plupart des cas, pas convaincante. Nous verrons que dans de nombreux cas l’étiologie dentaire peut être recherchée…(Un article du Dr. Hicham BENBRAHIM)

Les douleurs et tensions musculaires du dos peuvent être très invalidantes car elles génèrent une fatigue physique et psychique, diminution de la concentration au travail, sommeil perturbé, troubles auditifs, vertiges ou acouphènes.

Voici les causes dentaires pouvant être à l’origine de ces douleurs et tensions musculaires

LA DENTITION
La dentition est souvent sous estimée quant au bien être de notre corps ; mais de plus en plus d’auteurs mettent l’accent sur son importance pour un meilleur quotidien et pour une vie plus confortable et harmonieuse car le corps humain est un tout indissociable et lorsqu’un des chaînons de la chaîne est brisé, c’est toute la chaîne qui perd de son efficacité et ne peut plus fonctionner normalement.
L’EQUILIBRE DENTAIRE
L’équilibre dentaire est très important pour l’équilibre général de notre corps.
Nous comprenons par équilibre dentaire des dents saines (absence de caries), en bonne occlusion, pas de dents absentes sur les arcades dentaires. La réalisation de la réhabilitation prothétique (remplacement des dents manquantes) ainsi que les soins dentaires faits correctement.
LE DESORDRE FONCTIONNEL
L’idée d’un rapport direct entre la fonction dentaire et les désordres fonctionnels du reste de l’organisme reste peu connue. Elle est pourtant bien réelle. "Ainsi, il est intéressant de voir la liaison systématique qui s’établit entre la sortie des dents de sagesse et les problèmes dorsaux chez les adolescents" explique André Mergui. « On aura beau leur faire cesser toute activité sportive, le problème n’en sera pas résolu pour autant. La véritable cause des douleurs dorsales, c’est la dent, tout simplement » Un simple problème occlusal, souvent généré par des appareillages inadaptés, est susceptible de générer des blocages très invalidants pour le patient

LES EFFETS DE L’A.T.M. ET L’OCCLUSION SUR LA COLONNE VERTEBRALE.
qui bouge quand on ouvre la bouche et que la mâchoire inférieure (ou mandibule) s’abaisse. Vous pouvez la sentir en mettant votre doigt dans le conduit de l’oreille(pulpe vers l’avant) et en ouvrant la bouche : vous sentez l’articulation bouger sous votre doigt. Cette articulation, les muscles qui la servent, les ligaments qui la maintiennent, sont souvent les victimes des dents, soit qu’elles aient poussé de travers, soit qu’elles aient été malheureusement modifiées par un traitement.
Il est indispensable que les deux rangées de dents viennent en contact parfait l’une avec l’autre pour prendre un appui parfait l’une sur l’autre :
les dents de la mâchoire inférieure ne doivent être ni en avant ni en arrière par rapport à celles de la mâchoire supérieure ; une dent ne peut dépasser ses voisines car alors la mâchoire qui vient à son contact va se trouver en déséquilibre va basculer sur un côté ou l’autre .
Cet état d’affrontement et d’équilibre des dents des deux mâchoires s’appelle " OCCLUSION " et la science qui l’étudie s’appelle " Occlusodontologie ".
Si la mâchoire inférieure se trouve déplacée, les muscles de la région vont être en tension et les articulations des deux mâchoires (articulation temporo-mandibulaire) vont fonctionner de travers et…s’user !
La position de la mandibulaire conditionne la position CERVICO-SCAPULAIRE. À toute tension des muscles des mâchoires correspond une tension des muscles du dos. Ces muscles des mâchoires travaillent des milliers de fois par jour : pour avaler la salive, pour manger, boire et pour parler

LES CAUSES DE LA MALOCCLUSION

Les causes de malocclusion sont : Perte d’une ou plusieurs dents, carie, variation anatomique, problèmes orthodontique , prothèses fixes ou mobiles mal adaptée ou mal équilibrée, ou des plombages défectueux .

LES CONSEQUENCES DE LA MALOCCLUSION DENTAIRE

Une absence d’occlusion ou une mauvaise répartition des charges occlusales (inocclusion, sous-occlusion, surocclusion) conduit au :
- Bruxisme ( grincement des dents ) entraînant une usure des dents et de là déséquilibre de l’occlusion et de la dimension verticale (DV) des mâchoires.
- aux déplacements dentaires dans l’os alvéolaire (migrations, versions, rotations, égressions),
- aux fatigues musculaires (muscles manducateurs contracturés) qui peuvent devenir très douloureuses (maux de tête, migraines, céphalées, etc.)
- la Perte de dents qui déstabilise l’occlusion et la DV des mâchoires.

- Usures au niveau des articulations temporo-mandibulaire qui génèrent des perturbations musculaires de la face.
- Serrage excessif des mâchoires.
- Névralgies (causes neurologiques) souvent très difficiles à traiter.

Il faut savoir que les muscles participant à l’ouverture et à la fermeture des mâchoires (maxillaires) sont reliés fonctionnellement aux muscles du cou et du dos (colonne vertébrale) donc un déséquilibre à leur niveau se répercute sur les muscles dorsaux et cervicaux.

TRAITEMENT OCCLUSAL

Le traitement occlusal à pour but de rétablir cet équilibre des mâchoires ( DV et engrènement correct des dents ) qui a été perdu par l’une ou plusieurs des causes citées plus haut. Il faudrait accepter le fait que seulement l’établissement d’un plan de traitement global de réhabilitation prothétique et occlusale ainsi que son suivi rigoureux permettront de retrouver une fonction et un équilibre masticatoires satisfaisants.

LES MOYENS UTILISES POUR LA REHABILITATION PROTHETIQUE ET L’EQUILIBRE OCCLUSAL

1-Les prothèses fixes ou amovibles
2- Orthèses dentaires.
3- Gouttières.
4- Meulage sélectif.
5- Implants.
6- Orthodontie.
7- Ostéopathie. Durant toute la durée du traitement, l’intervention d’un ostéopathe peut s’avérer d’un grand secours et indispensable pour le confort du patient et le succès du résultat final.

LA MALOCLUSION DENTAIRE  NE DOIT JAMAIS ETRE PRISE AVEC LEGERETE

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SOINS DE BOUCHE EN GERIATRIE

Written by admin on 23 April 2011

SOINS DE BOUCHE EN GERIATRIE

Les personnes âgées rencontrent de nombreux problèmes bucco-dentaires au cours de
leur vieillissement.
Elles sont d’autant plus a risque de voir leur cavité buccale s’altérer qu’elles sont
dépendantes, démentes , dans l’impossibilité de communiquer ou en fin de vie.
Le maintien des fonctions telles que la respiration, la nutrition, la communication,l’image
de soi et la qualité de vie dépend en partie de l’état bucco-dentaire.
Cette population à risque présente des caractéristiques similaires à la majorité des
résidants institutionnalisés en EHPAD et devrait donc bénéficier d’une vigilance des
soignants pour la prise en charge de leur santé buccale.
Or cette prise en charge reste insuffisante voir négligée .
Peut-être peut-on l’expliquer de façon plurifactorielle :
- Les difficultés a évaluer l’état bucco-dentaire :
-Pas de consensus sur l’évaluation
-Absence de besoin ressenti
-Fatalité du vieillissement
- Les difficultés à prodiguer les soins préventifs et curatifs :
-Pas de consensus sur les bonnes pratiques de soins d’hygiène buccale du sujet âgé.
-Pas de consensus sur les traitements médicamenteux ou non en cas de lésions
buccales.
-Méconnaissance du retentissement des pathologies bucco-dentaires sur l’état de santé.
-Représentation mentale des soins de bouche des soignants et des patients ressentis
comme une intrusion dans la sphère intime(1).
-Difficultés d’accès aux soins et implications financières.
-Prise en charge pluridisciplinaire avec nécessité de coordination des différents acteurs
de santé paramédicaux, médicaux et chirurgien-dentistes.
Devant l’explosion démographique des personnes âgées (actuelle et à venir) ,les besoins
en soins bucco-dentaires vont s’accroître et devront s’intégrer dans la prise en charge
globale des soins gériatriques.
Conscient du problème l’HAS (Haute Autorité de Santé) envisage une conférence de
consensus sur les soins de bouche s’appuyant sur une enquête nationale, actuellement en
cours, des pratiques médicales de soins bucco-dentaires dans les structures gériatriques et
spécialisées en soins palliatifs (2).
Ce mémoire a pour objet de nous sensibiliser à cette prise en charge et d’essayer de faire
une synthèse des mesures préventives et curatives dans l’état actuel des connaissances
médicales afin de protocoliser notre démarche de soins.
4
2 – EVALUATION DE LA CAVITE BUCCALE
CETTE EVALUATION DOIT ETRE SYSTEMATIQUE A L ENTREE EN INSTITUTION
Cette étape se décline en deux phases :
Un interrogatoire
Une observation et un examen clinique
2.1 Interrogatoire
Il consiste a s’enquérir auprès du patient et /ou de sa famille des habitudes en matière
d’hygiène buccale, de son degré d’autonomie pour la réalisation des soins, du port de
prothèses dentaires ainsi que des symptômes ressentis à savoir :
Etat douloureux en précisant ses caractéristiques : spontanée ou provoquée avec la
mastication, la déglutition, la parole et pouvant être évaluée a l’aide de l’échelle visuelle
analogique de la douleur(EVA).
Sécheresse buccale (lèvres et muqueuses endobuccales).
Modification du goût.
Mauvaise haleine.
Brûlures.
Dysphagie.
Saignements.
Gerçures des lèvres.
Perlèche…
2.2 Observation et examen clinique de la cavité buccale
Cette phase systématique doit permettre une évaluation standardisée, s’appuyant sur un
référentiel commun afin de suivre objectivement l’évolution de l’état de la cavité buccale
du patient dans l’institution et de mettre rapidement en place un soin personnalisé.
Au préalable :
a) Pour le patient
Il faut l’informer de la démarche et obtenir son consentement autant que possible
Il faut l’installer confortablement soit en position assise, si possible tête en arrière ou en
position allongée, tête relevée de quarante cinq degrés (45°) sur le plan du lit.
Faire ouvrir doucement la bouche (présence éventuelle de gerçures douloureuses).
Enlever les prothèses dentaires.
5
b) Pour l’examinateur
Lavage des mains et port de gants.
Source lumineuse suffisante.
Utilisation d’un abaisse langue.
L’examen se déroule de l’extérieur vers l’intérieur de la cavité buccale : des lèvres et des
commissures puis l’intérieur des joues, la langue, le plancher de la bouche, le palais et le
fond de la gorge.
En l’absence de consensus, une grille d’évaluation de l’état de la bouche adaptée de l’oral
assessment guide de Eilers(3) et Nachnani(4) peut être proposée selon le modèle qu’utilise
les services de gériatrie des Hôpitaux Universitaires de Genève(5) (cf document ci
dessous et en annexe1)
Cette grille d’évaluation permet d’objectiver l’état buccal initial grâce au score établi (plus
score est élevé, plus la bouche est altérée) et d’en suivre l’évolution mais surtout sensibilise le
personnel à la surveillance et à l’identification des pathologies buccales.
D’autre part il permet de définir le type de soins qu’il soit préventif ou curatif et d’en évaluer
l’efficacité grâce à un rythme préconisé de deux évaluations par semaine.
6
3 – SOINS PREVENTIFS DE LA CAVITE BUCCALE
Les soins de bouche avec applications de produits non médicamenteux relèvent du rôle propre
de l’infirmière en collaboration avec les aide-soignantes(Art 3-Décret 93-345 du 15 mars 1993).
Ils ont pour but de prévenir et d’améliorer l’état buccal afin d’éviter les altérations, les
infections et de préserver autant que possible une bonne image de soi.
3.1 Les soins généraux
Assurer autant que possible une bonne hydratation générale associée à une hydratation locale
Possibilité de délivrer de l’eau en doses fractionnées voire eau gélifiée si risque de fausse
route, fruits ,glaces.
Il est toujours important d’aider le patient à bien se rincer la bouche après chaque repas.
Assurer autant que possible une nutrition correcte en évitant les aliments irritants en particulier
acides comme la vinaigrette, le citron ou citronnade ,la moutarde, les épices fortes….
3.2 Les soins d’hygiène buccale
Les soins doivent être adaptés à chaque patient en privilégiant au maximum l’autonomie du
patient :
soit le patient fait lui même le soin sous le contrôle du soignant(rôle éducatif et de
contrôle),
soit le soignant effectue entièrement les soins de la cavité buccale.
Le soin, d’une durée de cinq minutes environ, à distance et après les repas, doit comporter
le brossage des dents au moins une à deux fois par jour avec une brosse à dents personnelle, le
nettoyage des muqueuses et des prothèses dentaires. Il doit être non traumatisant.
Brossage des dents :
La brosse à dents est le matériel le plus efficace pour éliminer la plaque dentaire(6)
responsable d’infection dentaire (carie) ou gingivale.Elle doit être remplacée tous les
trois mois.
Déroulement du soin pour un patient ne pouvant assurer seul son hygiène buccale :
installation confortable de la personne âgée,
lavage des mains de la part du soignant au savon liquide ordinaires et port de gants
médicaux non stériles à usage unique,
faire ouvrir doucement la bouche,
enlever les prothèses dentaires et les placer dans leur boite avec une solution de bains de
bouche,
pratiquer l’examen de la cavité buccale qui commence par l’observation des lèvres et de
la cavité buccale puis s’achève par l’exploration des muqueuses buccales à l’aide d’un
abaisse langue et d’une lumière adaptée,
tenir la brosse à un angle de 45 degrés avec les dents ,les poils sous le rebord des
gencives, à la base des dents ,puis , dans un mouvement circulaire, massage léger à
partir de la base.
7
Le brossage des dents s’effectue de la gencive vers la dent et ce dent par dent avec une brosse
souple de préférence a poils doux avec bouts arrondis et un dentifrice doux .Il peut être complété
par le brossage de la langue en douceur afin d’éviter un réflexe nauséeux.
Le soin des muqueuses buccales nécessite un abaisse langue afin d’appliquer une compresse
humide non tissée ou un bâtonnet ouaté sur toutes les faces de la cavité buccale en débutant
par les gencives, les faces internes des joues, le palais, la langue, les lèvres.
Changement de compresse à chaque face interne et faire rincer la bouche si possible.
Le nettoyage des prothèses dentaires doit être réalisé au moins une fois par jour et est aussi
important que les dents du fait de l’apparition de la plaque avec irritation secondaire des
gencives .
Celles-ci doivent être rincées après immersion dans un bain de bouche et brossées avec
une brosse à dentier ( différente de la brosse à dents : photo Annexe II ) qui améliore l’efficacité
du brossage.
Les prothèses sont alors conservées au sec soit sur une compresse, soit dans une boite
individuelle à prothèse étiquetée au nom du malade pour la nuit, soit replacées en bouche selon
le souhait du patient en n’oubliant pas de les humidifier au préalable et de remettre la prothèse
supérieure en premier.
Un nettoyage une fois par semaine des prothèses dentaires dans un bac à ultrasons serait
souhaitable mais l’investissement financier reste coûteux (photo Annexe II).
Une attention particulière se fera alors sur le caractère adapté ou non des prothèses impliquant
soit l’utilisation de points de colle a l’intérieur de la prothèse en cas d’instabilité légère(cette
colle doit être enlevée a chaque brossage avec un coton tige tant sur les muqueuses que sur la
prothèse) soit l’avis du chirurgien-dentiste avec éventuel rebasage en cas de manque de stabilité
majeure.
Nettoyage et rangement du matériel après utilisation.
Après réalisation du soin, une évaluation de son efficacité sera noté par le soignant dans les
transmissions s’appuyant sur quelques items comme : hydratation, absence de dépôt, couleur
des muqueuses, l’haleine, la douleur …
8
4 – SOINS CURATIFS DE LA CAVITE BUCCALE
Contrairement aux soins d’hygiène buccale, les soins de bouche avec applications de produits
médicamenteux relèvent de la prescription médicale(Art 4-Décret 93-345 du 15 mars 1993).
4.1 Objectifs thérapeutiques
La prise en charge thérapeutique diffère selon l’objectif de soins :
a)objectifs curatifs : guérison des lésions, alimentation per os en quantité…
b)objectifs palliatifs : sédation de la douleur, restauration du goût, du désir et de l’estime de soi
4.2 Facteurs de risque de pathologies bucco-dentaires
Ils sont souvent présents et associés chez la personne âgée définissant ainsi le haut risque
d’altération de la cavité buccale en gériatrie :
Mauvaise hygiène bucco-dentaire.
Dénutrition.
Déshydratation.
Pathologies chroniques (diabète, hémopathie….)
Troubles praxiques.
Iatrogénie en particulier la sécheresse buccale(xérostomie) induite par de nombreuses
classes médicamenteuses :psychotropes, benzodiazépines , anticholinergiques ,
morphiniques ou corticoïdes par exemple.
Polymédication
Chimiothérapie, radiothérapie .
Alcool et tabac.
Oxygénothérapie
Prothèses dentaires inappropriées ou mal entretenues
4.3 Sécheresse buccale ( Xérostomie)
La sensation de bouche sèche est un symptôme fréquent chez le sujet âgé de plus de 65 ans :
plainte recensée chez 25 à 60% d’entre eux(7,8).
Elle n’est pas forcément corellée à une baisse importante du flux salivaire (existence d’une
légère hyposialie lors du vieillissement contrairement aux idées reçues)(9) mais imputable à
l’association des facteurs de risque cités ci-dessus en particulier les médicaments sialoprives .
Plus de 500 médicaments(liste non exhaustive) sont incriminés dans la xérostomie et
sont responsables de plus de 80% des déficits salivaires(Encadré annexe 3)
9
4.3.1 Symptomatologie
-Absence de salive claire.
-Difficulté à la parole ,à la mastication ou à la déglutition.
-Présence d’enduit sur les lèvres, sécheresse des lèvres avec sensation matinale de
lèvres collées,et de langue collée sur le palais.
-Lèvres fissurées.
-Langue cartonnée.
-Intolérance aux prothèses dentaires.
-Muqueuses rouges et vernissées.
4.3.2 Prise en charge thérapeutique.
En première intention :
- Soins d’hygiène buccale (brossage des dents, nettoyage des muqueuses et des prothèses).
- Hydratation fréquente de la bouche et humidification des lèvres :
Boire régulièrement ,environ toutes les 2 heures, par petites quantités d’eau ou d’eau
gélifiée,
de jus de fruits, coca-cola, eau pétillante citronnée, glaçons à sucer voire glaçons à
l’ananas,
compresse imbibée d’eau (sans excès pour éviter les fausses routes) enroulée sur un
bâtonnet.
- Humidification par brumisateur
- Si sécrétion salivaire résiduelle, proposition de stimulation salivaire par ingestion de fruits
frais , de morceaux d’ananas en boite non sucré ou frais mais il faut recracher les pulpes
(pouvoir décapant de l’ananas) , de chewing-gums sans sucre.
- Protection par un corps gras sur les lèvres de type Vaseline ou Bépanthen® et si besoin sur
les muqueuses buccales si asialie.
Ne pas utiliser la vaseline si assistance respiratoire par oxygène(risque de détonation et
de brûlures).
Il convient d’éviter les produits à base de glycérine qui ont tendance à dessécher les
muqueuses.
-Proposition de maquillage pour les femmes avec du rouge à lèvres
La notion de handicap esthétique est peu repéré en clinique et peu pris en compte chez
la personne âgée :l’atteinte corporelle et le vieillissement psychologique se conjuguent
pour marginaliser la personne âgée qui souffre de ce retentissement esthétique(10)
10
En deuxième intention :
-Maintien des mesures de première intention associées à des traitements médicamenteux
symptomatiques à type de :
- compensation salivaire :
Salive artificielle :Artisial ®(carboxyméthylcellulose) :6 à 8 pulvérisations endobuccales
par jour.
Composition proche de celle de la salive mais doit être fréquemment
administrée pour être efficace (évaporation)
- stimulation salivaire :
médicaments sialogogues :indication en cas de salivation résiduelle
-Salagen®(pilocarpine) :1 à 2 comprimés avant chaque repas.
Nombreuses contre-indications rendant sa prescription difficile
en gériatrie (HTA, pathologie cardio-vasculaire, glaucome..)
-Sulfarlem® S25(anétholtrithione) :1 comprimé avant
chaque repas.
L’effet thérapeutique ne se manifestant qu’après quelques jours ,il faut
adapter la posologie efficace.
-Teinture de Jaborandi :au minimum xxx gouttes 3fois par
jour avant les repas dans de l’eau.
Produit de phytothérapie
-Préparation magistrale : Méthylcellulose 5 grammes
Essence de citron xv gouttes
ou 5ml de jus de citron
Eau stérile 50 ml
- protecteur de la muqueuse buccale :
Aequasyal® (triester de glycérol oxydés) : 1
pulvérisation endobuccale
à l’intérieur de chaque joue 3 à 4 fois par jour.
Effet lubrifiant et protecteur durable(plus de 6 heures)
Pas d’utilisation d’antiseptiques locaux dans une bouche indemne de lésion car ils peuvent
nuire à la flore buccale.
11
4.4 Bouche sale
4.4.1 Symptomatologie
-Langue saburrhale
-Tartre et plaque dentaire abondante
-Dépôts et croutes
4.4.2 Prise en charge thérapeutique
-Soins d’hygiène buccale(brossage des dents et des prothèses et nettoyage des muqueuses)
-Soins de bouche réguliers toutes les 4 heures en dehors des repas avec Bicarbonate de Na
1,4%.
-Morceaux d’ananas frais ou en conserve a sucer(pouvoir décapant)
-Glaçons a l’ananas
-Corps gras pour décoller les croûtes(Vaseline voire beurre) à appliquer en fin de soin et
laisser
agir jusqu’au soin de bouche suivant avec du Bicarbonate de sodium à 1,4%.
-Application d’une salive artificielle(Artisial®) ou un protecteur des
muqueuses(Aequasyal®)
au décours du soin au Bicarbonate.
12
4.5 Bouche mal odorante, mauvaise haleine(hallitose)
4.5.1 Symptomatologie
-Mauvaise haleine
-Haleine fétide
L’haleine fétide peut provenir de causes locales ou générales.
Certaines circonstances telles que la faim ,l’hyposialie nocturne,le bourrage
alimentaire,le tabac, certains médicaments peuvent provoquer transitoirement cette
hallitose.
Idem pour des pathologies systémiques comme les néoplasies, le diabète(acidocétose)
et les infections digestives à germes anaérobies.
Certaines odeurs fortes proviennent de l’activité bactérienne orale qui produit des
dérivés soufrés responsable potentiel de pathologie inflammatoire buccale (gingivite,
parodontite)
4.5.2 Prise en charge thérapeutique
En première intention :
- Soins d’hygiène buccale (Brossage des dents et des prothèses et nettoyage des
muqueuses
et racler et brosser la langue.)
- Soins de bouche réguliers toutes les 4 heures au Bicarbonate 1,4%
ou
- Eau oxygénée à 10 volumes pour 100cc avec du Sérum Physiologique 300cc en bains de
bouche ou en application locale avec une compresse.
- Flagyl® (Métronidazole) suspension buvable :Une mesure diluée dans de
l’eau, en bains de bouche de 4 minutes le matin sans avaler pendant 7 jours
ou
- Préparation magistrale :Flagyl® injectable à 4% à raison de 120 ml
Eau distillée 380 ml
Essence de citron ou menthe XV gouttes
Imbiber les compresses et appliquer sur les muqueuses buccales.
En deuxième intention :
-Si insuffisant, maintien des soins de bouche au Bicarbonate de Na à 1,4%
toutes les
4 heures.
13
-Antibiothérapie par voie générale :Flagyl® per os 400 mg 2 fois par jour pendant
7 jours.
4.6 Bouche mycosique
4.6.1 Symptomatologie
-Mauvaise hygiène bucco-dentaire.
-Muqueuses inflammatoires.
-Dépôts blanchâtres.
-Sensation de brûlure.
-Douleurs.
-Troubles de la déglutition.
4.6.2 Prise en charge thérapeutique
-Soins d’hygiène buccale (Brossage des dents et /ou des prothèses).
-Faire tremper la brosse à dents dans de l’eau bicarbonatée ou de l’eau de Vichy.
-Supprimer les aliments acides et sucrés.
En première intention : mycose sans retentissement sur la déglutition.
-Traitement local :
Bains de bouche réguliers toutes les 4 heures avec du Bicarbonate de Na
1,4%
en dehors des repas.
-Traitement systémique :
Triflucan®50 mg suspension buvable (Fluconazole) : Une
cuillère-mesure par jour per os, au décours d’un
soin de bouche, pendant 7 à 14 jours a déglutir.
Possibilité de mélanger si besoin la solution à des
sirops sans sucre.
Si clairance de la créatinine inférieure a
40ml :mn, diminuer la posologie à une
cuillère-mesure tous les 2 jours.
Précautions importantes : nombreuses interactions
médicamenteuses avec le
Fluconazone(Triflucan®) en particulier avec les
anticoagulants oraux type AVK
(risque de surdosage des anti-vitamine K
nécessitant une surveillance plus fréquente de la
coagulation sanguine),les antidiabétiques oraux, les
antiépileptiques, les antihistaminiques ….
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En deuxième intention : mycose avec déglutition altérée
En cas d’incapacité à déglutir les soins se résumeront à des soins locaux :
Préparation magistrale :
Bicarbonate 1 ,4% :1 flacon de 500 ml
Mycostatine® 24 ml :1 flacon
Utilisation en bains de bouche ou en application locale avec compresses environ
toutes le 4 heures.
Cette préparation est instable et ne se conserve que 3 jours à température ambiante.
En cas d’échec aux traitements cités ci dessus(en première et deuxième intention)
ou à une observation atypique ,un prélèvement par frottis buccal est indiqué en essayant
de le cibler sur les zones suspectes sinon ne pas oublier les faces internes des joues
et le palais.
Si existence de perlèches(lésions plus fréquemment bactériennes que mycosiques),
la prise en charge thérapeutique suivante peut être proposée :
Mycolog® pommade(Triamcinolone,Néomycine,Nystatine) :
Une application 2 fois par Jour(produit déremboursé par la sécurité sociale)
ou
Fucidine® pommade(A.fucidique) :Une application 2
fois par jour.
4.7 Bouche douloureuse ulcérée
4.7.1 Symptomatologie
-Douleurs
-Zone oedématiée
-Zone érythémateuse(forme aigue)
-Zone blanchâtre(forme chronique)
-Port de prothèse dentaire
L’étiologie des lésions ulcéreuses buccales sont nombreuses et peuvent être secondaires
à des infections virales ou des aphtes.
En gériatrie, la présence d’une prothèse dentaire inadaptée est la cause de la majorité des
15
ulcérations buccales.
Devant l’observation d’une lésion persistante malgré les différents traitements mis en
oeuvre et le caractère indolore de celle-ci, il faut suspecter en premier la possibilité de
néoplasie.
4.7.2 Prise en charge thérapeutique
Principe fondamental : Traiter la cause autant que possible.
En première intention : Ulcérations buccales localisées.
Soins locaux :
-Enlèvement de la prothèse dentaire si présente et inspection secondaire.
-Soins de bouche réguliers(toutes les 4 heures) au Bicarbonate de Na 1,4%.
-Bains de bouche sans alcool de préférence :P aroex® un demi godet doseur 3 à 4
fois
par jour à utiliser pur.
-Application locale par bain de bouche ou compresses d’anesthésiques locaux
avant les repas :
Si lésions peu nombreuses : Pyralvex® gel (Acide salicylique
rhubarbe)
ou
Dynexan 2%® pâte gingivale(Lindocaïne
chlorhydrate)
Si lésions plus nombreuses :Aspégic®1000 mg
(Acétylsalicylate de DL-lysine) :
Un sachet dans un verre
d’eau en bains de bouche sans avaler.
ou
Maxicaïne à sucer.
ou
Xylocaïne visqueuse 2%®(Lindocaïne
chlorhydrate anhydre) : Une cuillère à dessert à répartir
dans la cavité buccale sans dépasser 3 par jour.
Attendre 2 heures avant toute alimentation :
Grande prudence dans l’utilisation d’anesthésiques
locaux en gériatrie compte tenu du risque de
fausses routes et/ou de morsures accidentelles.
-Agents protecteurs après les repas :
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Prescription d’anti-ulcéreux tel que Ulcar®(Sucrafalte)
sachets :
2 sachets dans un verre d’eau en bain de bouche de 4 minutes
environ( puis
recracher) 4 fois par jour.
En deuxième intention : Atteinte globale de la cavité buccale (ulcérations
multiples)
Avant le repas :
-Soins de bouche au Bicarbonate de Na à1,4%
-Anti inflammatoires et antalgiques locaux :
Solupred® 5mg orodispersible (Prednisolone):Un comprimé
dans un verre d’eau en bains de bouche de 4 minutes
2 fois par jour sans avaler et rinçage de la cavité
buccale à l’eau au décours.
Après le repas : utilisation d’agents protecteurs
Prescription d’anti-ulcéreux tel que Ulcar®(Sucralfate)
sachets :
2 sachets dans un verre d’eau en bain de bouche de 4 minutes
environ (puis
recracher ) 4 fois par jour.
4.8 Bouche hémorragique
4.8.1 Symptomatologie
- Saignements.
4.8.2 Prise en charge thérapeutique
- Conseils nutritionnels adaptés :suppression des aliments trop irritants ou trop secs
ainsi que l’alcool et le tabac.
- Soins de bouche au Bicarbonate de Na à 1,4% réguliers toutes les 4 heures.
En première intention : En cas de saignements localisés.
- Soins locaux : Alginate de calcium.
Coalgan® cubes sur la lésion hémorragique.
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Sorbsan® mèche stérile.
En deuxième intention : En cas de saignements diffus.
- Soins locaux :
Algostéril® soluble dans l’eau bicarbonatée en gargarisme ou en compresse par
tamponnements.
ou
Dicynone® injectable 250 mg : Une ampoule dans un verre d’eau en
application locale avec compresse ou en bains de bouche (sans avaler)
ou
Exacyl® ampoule buvable 1 gramme : Une ampoule dans un verre d’eau
en application locale avec compresse ou bains de bouche(sans avaler)
ou
Sachet de Thé : Pouvoir hémostatique du tanin.
4.9 Lèvres sèches
4.9.1 Symptomatologie.
- Sécheresse.
- Fissures .
4.9.2 Prise en charge thérapeutique.
- Soins locaux :
Crakless® stick
ou
Bépanthen® pommade
ou
Rouge à lèvres pour les femmes
ou
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Cold cream
ou
Cérat de Galien
ou
Vaseline :
Attention si le patient est sous oxygène :
proscrire la vaseline ou tout autre corps gras en raison du risque
de brûlure,
les corps gras sont des substances inflammables.
5 – CONCLUSION
L’état de la cavité buccale de la personne âgée est souvent altéré de part le
vieillissement physiologique et l’existence fréquente de pathologies associées.
De plus, le retentissement des pathologies buccodentaires est important sur l’état de
santé et la qualité de vie des personnes âgées (11-12-13).
L’évolution démographique avec l’augmentation du nombre des personnes âgées à
venir nous impose une prise en charge préventive et curative des soins bucco-dentaires
en gériatrie.
Cette prise en charge doit passer par une coordination multidisciplinaire accrue des
soins en intégrant les chirurgien-dentistes et en facilitant la prévention par la
sensibilisation et la formation du personnel soignant médical et paramédical.
L’évaluation systématique de la cavité buccale et les mesures préventives régulières en
soins d’hygiène buccale apportent une sensation de bien être et contribue à la sécurité
de la personne âgée. Elles permettent de mieux comprendre les modifications de
comportement de la personne âgée par la surveillance de critères comme l’alimentation,
l’hydratation, l’élocution, la communication, la douleur ou l’estime de soi.
La prise en charge de la santé buccale de la personne âgée illustre bien les spécificités
de la gériatrie à savoir la prise en charge globale de la personne âgée avec nécessité de
coordination multidisciplinaire(rôle clé du médecin coordonnateur en HPAD), l’absence
de consensus sur les bonnes pratiques médicales sur le sujet et les objectifs
thérapeutiques réalistes à atteindre en tenant compte de l’orientation curative ou
palliative des soins.
« Elle est belle, la bouche.
Tout commence par elle, du premier cri à la première tétée,
du premier baiser d’amour au dernier baiser d’adieu ».
19
Claude OLIEVENSTEIN(14)
6 ANNEXES
6.1 ANNEXE I
20
6.2 ANNEXE II
21
22
6.3 ANNEXE III
23
7 BIBLIOGRAPHIE
1.Bernard MF, « Représentations mentales et difficultés des soignants dans la
réalisation des soins de bouche » . Limeil Brévannes, Objectif soins 2003 ;113 ;22-31.
2.SFAP(Société Française d’Accompagnement et soins Palliatifs).Groupe de travail sur
les soins de bouche. http:// www.sfap.org.
3.Eilers J. ;Berger AM,Petersen MC, “ Development,testing and application of the oral
assessment guide”,Oncol Nurs Forum,1988(15) 325-330.
4.Nachnani S. « Oral malodour » in:NEWMAN mg,Van Winkelhoff AJ,eds “Antibiotic
and antimicrobial use in dental practice” 2nd ed: Quintessence Plublishing
Company,Chicago
2001:127-141.
5.Hôpitaux Universitaire deGenève.http://www.hug.ge.ch.
6.Pearson LS., « A comparaison of the ability of foam swabs and toothbrushes to
remove dental plaque:implications for nursing practice,J ADV Nurs,23,62-69.
7.Nagler RM.Salivary glands and the aging process:mechanistic aspects,health-status
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9.Drummond JR,Chisholm DM.A qualitative and quantitative study of the ageing
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10.Dubreuil C,Hazif-Thomas C,Bouche C,Thomas P.Handicap esthétique de la
personne âgée. La Revue Francophone de Gériatrie et de Gérontologie 2005 ;12 :416-
20.
11.Papas AS,Palmer CA,Rouds MC et al.The effects of denture status on nutrition.
Spec Care Dent 1998 ;18 :17-25.
12.Mattila K,Nieminen M,Valtonen V et al.Association between dental health and
acute myocardial infarction.Br Med J 1989;298:779-81.
13.Syrjänen J,Peltola J,Valtonen V et al.Dental infections in association with cerebral
infarction in young and middle-age men.J Intern Med 1989;225:179-84.
14.Olievenstein C.Ecrit sur la bouche. Ouvrage édition Odile Jacob 1995;245.

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