1/07/2011

Les empreintes secondaires en prothèse totale

la mise en condition tissulaire
L’empreinte secondaire est une empreinte anatomo-fonctionnelle, elle est dite empreinte définitive à partir de laquelle la prothèse complète sera réalisée, elle préfigure la base prothétique de la future prothèse, elle est obtenue avec un porte empreinte individuel issu de l’empreinte secondaire.
Le porte empreinte individuel :
Caractéristiques générales :
- ils doivent être construits sur des modèles d’étude en plâtre issus de l’empreinte primaire.
- la base doit être rigide, indéformable sous l’effet de la chaleur et des pressions.
- les bords doivent être épais (2mm), arrondis pour constituer un support suffisant au joint périphérique et au matériau à empreinte.
- sur sa région antérieure, il doit comporter un manche pour la préhension, il ne doit pas gêner les organes périphériques (lèvre, langue) dans leur mouvement et dans leur position de repos.
- insertion et désinsertion facile.
Réalisation du porte empreinte individuel :
Sur le modèle en plâtre issu de l’empreinte primaire, on doit réaliser un tracé représentant le fond du vestibule, un 2ème tracé parallèle au premier et distant de 2mm est réalisé et constitue les limites du porte empreinte individuel.
Un 3ème tracé au niveau de la région post-supérieur qui dépasse de 2mm les fossettes palatines et doit englober les sillons ptérygo-maxillaires.
Toutes les parties depressibles (torus palatin, suture inter maxillaire, exostose) serait déchargés à l’aide d’une feuille de cire ou d’étain.
- vernir le modèle avant la réalisation du porte empreinte individuel.
La technique de réalisation du PEI :
Il existe deux matériaux pour sa réalisation :
- la plaque de Stens (abandonnée en raison de la déformation au contact de la chaleur).
- la résine acrylique auto polymérisante (sa prise est rapide).
Réalisation du PEI en résine :
-la résine est préparée en respectant les normes du fabricant dans un récipient propre à l’abri de l’humidité.
- avec une spatule sèche, lorsque le mélange n’est pas coulant on l’applique sur le malade en le modelant, son épaisseur doit être de 2 à 3 minutes.
- les bords doivent être arrondis et lisses et ne doivent pas dépasser le 2ème tracé.
- au niveau des freins, le PEI doit être échancré largement en V.
- pour le PEI inférieur celui-ci doit inclure les lignes obliques internes, les éminences piriformes (papilles rétro molaires), les niches rétro molaires, la région sub linguale jusqu’à la frange sub linguale et toutes les insertions freinales, ligamentaires seront libérées échancré.
- un petit bourrelet en résine est modelé au niveau de la région antérieure sur la base dorsale du PEI qui représente le manche.
- une fois la résine polymérisée, on retire le PEI du modèle et on le finit en respectant les caractéristiques d’un PEI.
Essayage du porte empreinte individuel inférieur :
Le but de cet essayage est la correction des bords assurant la stabilisation.
1- La région antérieure :
On tire la lèvre inférieure horizontalement et on s’assure que le bord du PEI se trouve à 2mm de la ligne de réflexion muqueuse.
Les freins médians et latéraux sont libérés.
2- La région vestibulaire latérale :
L’ouverture moyenne puis grande de la bouche.
Les deux index posés sur le PEI, s’il existe un déplacement vertical d’un côté ou des deux côtés, la correction du bord latéral s’impose.
3- La région sub linguale :
- lors d’un déplacement modéré de la langue vers le haut, le PEI ne doit pas se déplacer, dans le cas contraire il faut retoucher le bord lingual qui sera échancré en V.
- ensuite un déplacement de la langue vers la commissure droite, si le PEI se déplace il faut corriger le côté opposé et vis versa.
4- La région postérieure :
- l’examen de l’extrémité distale du PEI par une ouverture maximale de la bouche, le tubercule rétro molaire doit être recouvert dans sa totalité, et le PEI ne doit pas toucher les ligaments ptérygo-maxillaires.
Si le PEI bouge lors de ce mouvement, il faut diminuer la partie distale pour libérer le ligament.
La réalisation du joint périphérique : maxillaire supérieur
But : c’est l’amélioration de la stabilité et de la rétention obtenue de manière progressive et méthodique, ce joint est réalisé avec de la pâte de Kerr qui est une pâte thermoplastique.
La réalisation :
La région latérale moyenne :
Le bord du PEI est recouvert d’une épaisseur de 2mm de pâte préalablement préchauffée au dessus d’une flamme.
L’insertion s’effectue obliquement, un centrage correct est indispensable, le patient est prié d’ouvrir la bouche de plus en plus grand alors que le PEI est maintenu fermement contre la surface d’appuie.
Quelques mouvements légers des joues peuvent être effectué pour marquer les freins latéraux, cette réalisation est faite d’abord à droite puis à gauche.
La région latérale postérieure :
Elle sera conduite successivement à droite puis à gauche, une épaisseur suffisante de pâte est déposée sur le bord ainsi que sur le versant externe du bord du PEI, elle est destinée à combler l’espace existant entre la face interne de la joue et le rebord alvéolaire pour combler la poche paratubérositaire d’eisenring.
Après insertion et centrage le PEI est maintenu fermement, le patient est prié d’ouvrir grand et de la balancer à droite puis à gauche.
La région vestibulaire antérieure :
Le bord antérieur du PEI est recouvert d’une épaisseur de pâte de Kerr de 1 à 2mm.
L’insertion et le centrage du PEI sont conduits de la même manière que précédemment.
Le patient est prié de tirer sa lèvre vers le bas, de la projection en avant puis rétracter les commissures.
Le PEI étant toujours maintenu fermement contre la surface d’appuie, une fois la prise faite, on retire le PEI et on vérifie le joint, il doit être uniforme sur toute la région vestibulaire, pas de pâte de Kerr à l’intérieur au niveau de cette région.
La région palatine postérieure :
Le joint assurera l’herméticité et le blocage hydraulique nécessaire au moulage de la partie statique de la surface d’appuie, dans cette région la pâte de Kerr est déposée uniquement sur l’intrados du PEI de telle sorte que l’épaisseur soit maximale de part et d’autre de la ligne médiane, et minimale au centre et aux extrémités, il ne doit y avoir de pâte dans la région tubérositaire.
Après insertion, le PEI est appliqué fortement contre la surface d’appuie, le patient est prié d’ouvrir grand a fin de libérer les ligaments ptérygo-maxillaires, et de prononcer les phonèmes A et K pour marquer la ligne de réflexion du voile.
La valeur d’une telle correction est appréciée en exerçant une pression d’arrière en avant sur le manche et qui se traduira par un son de blocage.
A ce moment la le joint périphérique est terminé.
La stabilité et la rétention seront éprouvées de façon générale par les tests suivants :
- une pression digitale exercée sur le côté droit puis gauche au niveau de la région latérale pour vérifier si l’épaisseur du PEI du côté opposé de la pression est suffisante.
- une ouverture maximale mettant en évidence les sur extensions dans les régions paratubérositaires et ptérygo-maxillaires.
- l’émission de A et K détermine la ligne de réflexion du voile qui doit être recouverte par le PEI.
- l’émission de U ou bien du OU révèle toutes les interférences au niveau antérieur.
Empreinte secondaire au maxillaire supérieur :
C’est une empreinte anatomo-fonctionnelle, elle permet de donner tous les indices positifs et négatifs à travers lesquels la prothèse définitive sera édifiée.
Précautions avant la prise d’empreinte :
- éliminer tous surplus de la pâte de Kerr au niveau de l’intrados du PEI, sauf au niveau de la région du voile.
- nettoyer l’intrados du PEI.
- faire rincer la bouche du patient.
- réaliser des pertuis sur le PEI dans les régions compressibles afin d’éviter le surplus de pâte à empreinte et par conséquent diminuer la pression dans ces régions.
Le matériau a empreinte secondaire :
On à deux types de matériau :
- la pâte élastomère de synthèse : tewesil.
- la pâte à Zno-eugénol, c’est le plus utilisé dans les empreintes secondaires.
Pour les édentés totaux, elle est composée d’une pâte base (poudre blanche) et d’un catalyseur.
L’empreinte proprement dite :
Prélever une bande de base, la mélanger avec une base de catalyseur de longueur identique.
Sur un papier propre grâce à une spatule métallique on malaxe l’ensemble par des mouvements de va et vient pendant 1 minute, une fois que le mélange est devenu homogène, on remplit l’intrados du PEI avec ce mélange d’une épaisseur fine, ainsi les bords seront garnis (la pâte de Kerr sera recouverte en totalité).
On entame la prise d’empreinte, c’est-à-dire l’insertion, centrage et maintient du PE en bouche avec une pression modérée sur les crêtes grâce à l’index et le majeur pendant une minute, afin de permettre à la pâte à empreinte de se répartir uniformément sur toute l’arcade et à ce moment la on commencera les mouvements dynamiques déjà réalisés lors du joint périphérique.
Quelques minutes après, vérifier la prise de la pâte au toucher et une fois la prise terminée, on retire le PEI et on vérifie notre empreinte, il faut que tous les éléments anatomiques soient reproduits sur cette empreinte.
La pâte doit être uniformément étalée au niveau de l’intrados et sur les bords, si jamais un manque est apparent : soit au niveau de l’intrados ou sur les bords, la reprise de l’empreinte est impérative.
Traitement de l’empreinte au laboratoire :
Le traitement de l’empreinte secondaire est différent de celui de l’empreinte primaire, car ce traitement nécessite le coffrage de celle-ci appelé : Boxing, qui va nous permettre de garder intact nos limites vestibulaires déjà réalisés avec la pâte de Kerr, c’est-à-dire il va préserver le joint périphérique donc l’étanchéité et la rétention de la future prothèse.
Comment réaliser le Boxing :
- prendre un boudin de cire d’une épaisseur de 4mm, le coller sur le périmètre du PEI à 2 mm du bord vestibulaire.
- prendre une feuille de cire et la coller elle aussi sur le boudin de cire, ce qui permettra un coffrage de l’empreinte secondaire, éviter tout vide entre la feuille de cire et le boudin périphérique.
Ce ci sera vérifié en versant un peu d’eau dans l’intrados de l’empreinte et toute fuite d’eau nous amène à la combler par la cire, une fois le test est jugé satisfaisant, à ce moment la on prépare du plâtre dur de consistance crémeuse qui sera verser dans le coffrage ensuite on place le tout sur le vibreur ensuite on attend la cristallisation du plâtre.
Le joint périphérique au maxillaire inférieur :
La première étape est la réalisation d’un joint périphérique au niveau de la région sublinguale qui représente la région du voile au maxillaire supérieur, c’est-à-dire qu’à son niveau il faut qu’il y est un blocage lors du retrait.
La réalisation :
- ramollir la pâte de Kerr.
- la déposer sur le PEI sur le bord et non au niveau de l’intrados de prémolaire à prémolaire.
- mettre le PEI en bouche, le maintenir fermement.
- demander au patient de déplacer la langue de la commissure droite vers la gauche et de porter la pointe de la langue vers le palais.
- une fois la prise de la pâte de Kerr, on le retire en s’assurant qu’il y à une certaine résistance se traduisant par un bruit de succion.
La région antérieure vestibulaire :
- mettre de la pâte sur le bord antérieur du PEI de canine à canine.
- insérer puis centrer et maintenir.
- tracer la lèvre.
- laisser durcir puis retirer.
La région latérale moyenne :
- la région latérale post vestibulaire.
- la région mylohyoidienne (même chose).
- une fois le joint périphérique terminé, il faut que le contour de la pâte de Kerr au niveau vestibulaire soit uniforme et l’aspect régulier, pas de pâte sur l’intrados.
Vérification du joint périphérique :
On remet le PEI garnis de pâte en bouche et on vérifie la stabilité, la rétention à l’état statique et dynamique.
Prise d’empreinte et coulée : même chose que le maxillaire supérieur.

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